Aller au contenu principal

«Mon sentiment aujourd’hui : un goût d’inachevé…»

hierry Cubizolles, président de la FDSEA43 donne son sentiment sur la Loi EGAlim un an après sa promulgation.

Thierry Cubizolles (ici au côté du secrétaire général de la FDSEA): «Ce n’est pas la loi qui est mauvaise, mais elle doit être appliquée…»
Thierry Cubizolles (ici au côté du secrétaire général de la FDSEA): «Ce n’est pas la loi qui est mauvaise, mais elle doit être appliquée…»
© HLP

Il y a un an, la profession agricole attendait beaucoup de la loi EGAlim. Quel est votre sentiment aujourd’hui ?
Depuis le point de départ des Etats Généraux de l’Alimentation, la profession s’est pleinement impliquée, car l’objectif était de construire le prix des produits agricoles à partir de leur coût de revient. C’était une chance pour nous…
Mon sentiment aujourd’hui, un goût d’inachevé… Le verre est à moitié vide ou à moitié plein selon du côté où l’on veut se placer. Ce n’est pas la loi qui est mauvaise, mais elle doit être appliquée et peut-être, au fil des années, améliorée.
12 mois après sa promulgation, les effets tardent à se faire sentir au niveau des exploitations ; aucun signe positif n’est perçu.
La loi Egalim a été mise en place au 1er novembre 2018 ; le pas de temps était très court pour une application dès l’hiver 2018/2019, les filières n’ayant pas toutes leurs coûts de production. Nous attendons maintenant les négociations commerciales pour cet hiver 2020.

Qu’a-t-il manqué, selon vous, pour que l’essai soit transformé et que les prix des produits agricoles soient revalorisés ?
Il a manqué l’implication de l’État et son rôle de gendarme auprès de la Grande distribution notamment. La Grande distribution, qui malgré la loi sur le relèvement du seuil de vente à perte, a contourné le système. Aucune redistribution n’est arrivée chez les producteurs.
On attendait une meilleure surveillance des pratiques de la Grande distribution par l’État. On sait très bien que les 4 grandes centrales d’achat ont et vont trouver des artifices pour peser sur les prix et les volumes, et ce sont les producteurs qui en font les frais. L’État doit aussi surveillé ce qui se passe au niveau des entreprises pour que le coût de production soit bien pris en compte. Nous savons que c’est difficile, et qu’entre entreprises, privées ou coopératives, tout le monde se regarde en chien de faïence, et personne n’ose afficher des prix plus élevés de crainte de perdre des marchés. Là aussi c’est au Gouvernement d’arbitrer.

Qu’attendez-vous maintenant de cette loi ? Restez-vous confiant ?
Je le redis, cette loi est une opportunité. Notre souhait n’est donc pas de revenir en arrière avec la loi du plus fort, mais bien de faire appliquer cette loi. Et c’est le rôle du gouvernement. Il doit veiller et sortir le drapeau rouge quand les termes de la loi ne sont pas respectés. 
Côté producteurs et filières, nous devons continuer à nous restructurer et afficher nos coûts de production, pour que chacun ait des armes lors des négociations commerciales futures. L’idée de fixer les prix à partir des coûts de production, la société l’a compris et la partage. C’est là le message de notre mobilisation de cet automne ; nous voulons obliger l’État à mettre le nez dans les affaires de tous les opérateurs et à tous les échelons.

Les plus lus

Alexandre Mirman dans sa bergerie
Installer une cuisine à la ferme, un investissement à réfléchir

Alexandre Mirman, éleveur de brebis laitières au Massegros, en a installé une en 2016. Presque dix ans plus tard, le bilan est…

pauline garcia formatrice et éthologue donne une formation sur le bien-être animal dans un élevage du Puy-de-Dôme
Bien-être animal : créer des bâtiments adaptés à leur perception

Le bien-être animal est de plus en plus pris en compte dans la conception et la rénovation des bâtiments d'élevage. Pauline…

Portrait de Marion Andrieu
Dakar, Marion, déesse de la piste ?

Vingt ans après son père, la Murataise Marion Andrieu participera au Dakar 2025, en course, à bord d’un camion d’assistance…

david chauve président CA 63
David Chauve officialise sa candidature aux élections chambre d'agriculture et dévoile sa liste

La FNSEA et JA 63 ont dévoilé leur liste pour les prochaines élections chambre d'agriculture. David Chauve est candidat à sa…

La résistance de la Sopa a payé

En conflit depuis 2022 avec son actionnaire - et concurrent - la Saria, la société d’équarrissage du Cantal sort gagnante de…

Carte d'attribution des ATM ruminants au 1er janvier 2025 en Creuse.
Équarrissage : du nouveau en Creuse

Changement d’opérateur de collecte sur une partie de la Creuse à partir du 1er janvier 2025

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière