Charolais
Mieux exporter les animaux
La section limousin du Herd-book charolais a tenu son assemblée générale vendredi 16 avril, à Guéret.
La section limousine du Herd-book charolais (HBC) n'a de limousine que le nom : en effet, sur les 73 adhérents (-5 % par rapport à 2008) qu'elle compte en Limousin en 2009, tous sont Creusois, même si, évidemment, les élevages charolais sont présents dans toute la région. L'assemblée générale du HBC s'est donc tenue en Creuse, à la chambre d'agriculture, vendredi 16 avril dernier, par un grand beau temps... qui n'a pas empêché une vingtaine de membres de la section d'être présents, parmi lesquels le président, Dominique Loulergue, ou encore Didier Bourliaud, éleveur à Saint-Sulpice-le-Guérétois, et président de la fédération des stations d'évaluation charolais.
Standard à discuter
L'année dernière, la section limousine avait 4 811 vaches cotisantes, 1 300 femelles jeunes (+6 %) et 471 mâles inscrits (+24 %). Les adhérents au HBC recherchent bien évidemment une notoriété, donc la possibilité de vendre au mieux leurs animaux. L'export notamment est une préoccupation des éleveurs creusois. Le HBC a une filiale, Charolais expansion, chargée de cela. Mais la crise des subprime et la fièvre catarrhale ovine ont largement freiné les exportations, qui se sont tout de même bien relevé l'an passé (815 nationalement, contre 410 en 2008, et 2 128 en 2007). Au niveau creusois, quelques ventes à l'exportation ont été effectuées l'an passé, vers la Roumanie ou le Maroc. Mais ce n'est pas assez, selon certains éleveurs, qui l'on fait savoir au directeur du HBC, Jérôme Sagne.
Au niveau national, le HBC compte 12 sections et 123 000 vaches cotisantes : un chiffre stable. 4 200 femelles jeunes et 10 700 mâles sont inscrits. La charolaise est toujours la race allaitante au cheptel le plus nombreux de France, avec 1,7 million de vaches. Et ce n'est pas un hasard, selon les éleveurs creusois du HBC. Les jeunes bovins charolais notamment, restent une référence, de l'avis des responsables raciaux.
« Le standard de la race charolaise est réfléchi au sein de Charolais France, l'organisme de sélection, explique Jérôme Sagne. Charolais France est chargé de définir les orientations raciales. Il regroupe, entre autres, le HBC, les entreprises de sélection, d'insémination, les groupements de producteurs, les commerçants de bestiaux, la fédération des stations, le Label rouge. » Tous les dix ans environ, Charolais France édicte les nouveaux standards de la race. « Ils sont élaborés de telle sorte que tous les maillons de la filière s'y retrouvent », affirme Jérôme Sagne. Le compromis recherché vise à conserver un bon gabarit, avec un maximum de viande autour. Mais les qualités maternelles (vêlage facile, lait) sont aussi primordiales. Pour la facilité de naissance, « on a fait un programme de sélection, on a identifié les vaches avec un fort indice en vêlage facile, et on a conseillé des accouplements sur des taureaux améliorateurs », explique le directeur du HBC. Le standard racial devrait être discuté cette année. Au programme aussi en 2010, de nouveaux services pour les adhérents, notamment via internet.
Le HBC, qui termine avec un résultat de 40 000 euros en 2009, se porte bien. Amplifier la démarche de promotion des animaux certifiés est un des objectifs principaux du HBC. « Ces animaux sont un levier d'amélioration économique des cheptels, rappelle Jérôme Sagne. Les éleveurs charolais doivent prendre conscience qu'il ne faut pas relâcher les exigences sur les reproducteurs, malgré la crise. » Le directeur du HBC a bien sûr invité les éleveurs creusois qui le souhaitaient à rejoindre l'association. Jérôme Auclert, inspecteur pour la section Limousin, se tient à leur disposition.
Syndicat d'éleveurs reproducteurs charolais de la Creuse : Maison de l'agriculture, 1 rue Martinet, 23000 Guéret. Tél. 05 55 61 50 11.
La chapelle et les cathédrales
Le directeur du HBC Jérôme Sagne a donné le coût de la présence du HBC au Salon de l’agriculture, en mars dernier, pendant une semaine : 150 000 euros. Rien que la location de l'emplacement du stand a coûté 30 000 euros. « Quand tout le monde construit des cathédrales, vous ne pouvez pas continuer à avoir une petite chapelle », a expliqué le directeur pour justifier ces chiffres. Référence notamment aux imposants stands des races limousines ou blondes d'Aquitaine, financés par les régions homonymes, selon le directeur du HBC.