Michel Delpuech convaincu des chances du Cantal dans Auvergne Rhône-Alpes
L’enfant du pays devenu préfet de la grande Région a consacré une journée à échanger avec les élus et acteurs économiques cantaliens en délivrant un message d’optimisme.
Le hasard d’un calendrier chargé a fait que la première visite officielle du préfet de la nouvelle grande Région dans le Cantal soit la dernière de celles que Michel Delpuech a dédiées depuis janvier aux départements auvergnats. Dernier dans la chronologie, mais sans doute premier dans le cœur de cet Arpajonnais qui a grandi “entre la place d’Arpajon et celle de Saint-Géraud” jusqu’au lycée Duclaux avant des études supérieures à Clermont-Ferrand puis Sciences po à Paris et l’Ena. Une école des hauts-fonctionnaires de la Nation où il a côtoyé sur le terrain sportif un certain François Hollande, comme lui milieu de terrain de l’équipe de foot de la promotion Voltaire. Il y avait donc vendredi forcément un peu d’affect dans les recontres, échanges et visites de terrain avec les élus, services départementaux de l’État, acteurs économiques qui ont ponctué cette journée.
La grande Région : “Une chance extraordinaire”
Mais tout Cantalien qu’il soit, c’est en préfet de la nouvelle entité régionale que Michel Delpuech s’est exprimé. Avec un message réitéré à plusieurs occasions : “Je suis profondément convaincu que c’est une chance extraordinaire pour ce département d’être partie intégrante de cette nouvelle grande Région. Je n’ignore pas que la géographie, l’histoire... de l’Ouest-Cantal ne le relient pas naturellement vers Lyon mais je suis persuadé qu’il y a des leviers, un savoir-faire industriel, technologique, de services de la nouvelle Région tirée par les grandes locomotives que sont les métropoles dont profitera très clairement l’ensemble du département.” D’ailleurs, il se félicite des initiatives offensives prises très tôt par le conseil départemental du Cantal, les consulaires en direction de la capitale lyonnaise et de son tissu économique. Et pour preuve à ses yeux d’un Cantal qui n’est pas oublié des politiques publiques, il fait valoir l’engagement déjà effectif de l’État sur le financement aux côtés du Département et du Conseil régional d’une étude destinée à définir “une vision stratégique et ambitieuse de l’aménagement de la RN122 dans l’idée d’un raccordement avec l’A75 depuis Thiézac avec les questions de Vic, Polminhac, mais aussi de Murat”. Autre gage d’un État “toujours très présent” dans le Cantal : l’engagement personnel pris par le préfet Région, alerté sur le devenir de la ligne ferroviaire Aurillac-Brive, à diligenter une expertise sur les besoins d’investissement côté cantalien (entre Aurillac et Lamativie), des investissements réalisés ou prévus dans le cadre des contrats de plan État-Région en Limousin et Midi-Pyrénées mais visiblement absents côté CPER Auvergne. Une situation jugée “incohérente” par le préfet : “Tout s’arrête à Lamativie, aux portes du Cantal”, a-t-il constaté.
Ligne Aurillac-Brive : le préfet rouvre le dossier
De quoi donner raison et espoir aux cheminots CGT, élus communistes et républicains (ADECR) et PCF qui ont manifesté samedi en gare de La Roquebrou (lire en page 6) pour le maintien d’une ligne dont le préfet a dit connaître “la sensibilité pour ce territoire” pour rallier Paris depuis Brive. S’il n’a fait aucune promesse, Michel Delpuech a indiqué qu’en lien avec la Région, SNCF Réseau (ex RFF), les conseils départementaux, cette expertise devra donner une vision “exhaustive et hiérarchiser les priorités” des besoins d’aménagement et de modernisation des “petites lignes” d’Auvergne-Rhône-Alpes “dont toutes ne pourront être gardées dans la durée”. À ce stade, 140 M€ de crédits du contrat de plan État - Région Rhône-Alpes sont fléchés à destination de ce tissu de “petites lignes”, sachant que SNCF Réseau a estimé les besoins totaux à 750 M€... Promoteur de la politique gouvernementale, avant une visite en mairie d’Aurillac puis au stade Jean-Alric de la Caba, le haut-fonctionnaire a encore évoqué l’augmentation dont a fait l’objet la DETR, dotation d’équipement à destination des territoires ruraux (7,6 M€ dans le Cantal, + 38 % en 2015) ainsi que le FSIL, fonds de soutien aux initiatives locales, dont vont bénéficier 26 projets cantaliens pour un soutien de plus de 4 M€ (en plus du programme pour les centres-bourgs). “Les élus cantaliens ont présenté d’excellents dossiers, ces 4 M€ sur les 94 de dotation régionale, ne sont pas une fleur mais le reflet que les collectivités, EPCI,... ont des projets.” Et pour compléter ce plaidoyer d’un État en soutien fidèle du Cantal, Michel Delpuech a avancé un dernier chiffre : 304 millions d’euros, soit le montant total des contributions de la Nation au département sur les six ans à venir (volet routier, ligne aérienne, culture,...), contre 127 M€ sur les six années qui viennent de s’écouler. Une comparaison qui devrait interpeler pas mal d’acteurs cantaliens...
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
Droits de reproduction et de diffusion réservés.