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Lutter contre le campagnol terrestre en dix leçons

Les dégâts causés par le rat taupier sont de plus en plus nombreux en Limousin tant dans les prairies que dans les vergers. Une journée dédiée à la lutte contre ce rongeur était organisée la semaine passée à Arnac-Pompadour par les chambres d’agriculture et le réseau DEPHY dans le cadre du programme Ecophyto.

© CRAL

Présent seulement dans l’Est du Limousin dans les années 70, le campagnol terrestre poursuit inexorablement sa progression vers l’Ouest. À ce jour, il est présent dans nos trois départements sur lesquels il se nourrit de racines charnues, bulbes et rhizomes. S’en débarrasser est difficile voire impossible lors du pic de pullulation comme l’a rappelé Stéphane Champagnol de la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON) à la trentaine de participants à la journée d’information du 12 novembre. Après le pic observé l’hiver dernier, la population semble reculer. « Lorsque la concentration de population est très importante, la circulation des maladies est facilitée et la nourriture plus rare, explique le technicien. Alors, la population décline. On peut craindre un nouveau pic d’ici 5 ans. » D’ici là, c’est donc le bon moment pour mettre en place des moyens de lutte. Deux chiffres attestent, s’il en est besoin, de cette nécessité. Le premier : un couple de rats taupiers commençant à se reproduire en mars peut engendrer une centaine d’individus à l’automne suivant. Second exemple : le coût engendré par la dévastation de 70 ha de SAU par des campagnols peut monter à plus de 9 000 euros (re-semis et achat de fourrage). Pour lutter contre le rongeur, un plan de lutte phytosanitaire national existe. Encadré par un arrêté interministériel et piloté régionalement par la FREDON, il prévoit notamment l’usage de bromadiolone. Des bémols toutefois : les conditions d’emplois sont très réglementées, le seuil d’infestation pour intervenir est précis et le produit utilisé est toxique pour les prédateurs du rat taupier. Au final ce n’est pas une seule mais plusieurs méthodes qu’il convient de mettre en place, ont souligné les intervenants de la journée*. Parmi elles, le recours aux prédateurs du campagnol. Et ils sont nombreux : renard, belette, hermine et également rapaces diurnes et nocturnes. Pour favoriser leur présence sur le terrain, l’aménagement de caches, de « nids », de perchoirs ou de nichoirs sont essentiels. S’il n’est pas forcément aisé d’attirer ces prédateurs, ils s’avèrent très utiles une fois présents ; un renard peut ainsi consommer près de 1 900 campagnols à l’année. Autre élément important, il faut également lutter contre les taupes dont le rat taupier emprunte volontiers les galeries. Sur l’usage du phosphure hydrogène (PH3), autorisé contre les taupes mais pas contre les campagnols, la dangerosité du produit a été soulignée. En outre, la solution n’est que temporaire. Des solutions plus pérennes sont à rechercher dans les pratiques agricoles. La présence des rongeurs étant plus faible dans les paysages hétérogènes, il est utile de préserver haies et bosquets pour gêner leurs déplacements. Gêné aussi par le piétinement des animaux, l’alternance entre fauches et pâture sur les parcelles est conseillé. Le pâturage tournant avec broyage des refus est particulièrement efficace. Le labour, qui détruit les galeries est aussi une solution. Enfin, la protection des cultures peut être aussi assurée par la mise en place de barrières physiques : un grillage enterré à 25 cm de profondeur grâce à une trancheuse de sol avec tous les 25 m la pose de piège Stand by. Une solution toutefois coûteuse mais qui peut être un investissement utile au regard des coûts et pertes engendrées par le campagnol terrestre.


* FREDON, Société pour l’Etude et la Protection des Oiseaux en Limousin (SEPOL), Cooplim, chambre d’agriculture de Corrèze.

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