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Les toutes dernières références en matière de prairies, dévoilées à Roche en Régnier

Huit essais conduits sur prairies naturelles et artificielles étaient visibles le 13 juin lors de la journée herbe richesse du Forez organisée à Roche en Régnier. Une occasion pour les agriculteurs de découvrir les toutes dernières références en matière d'herbe.

Malgré le beau temps, les agriculteurs étaient au rendez-vous sur la plateforme.
Malgré le beau temps, les agriculteurs étaient au rendez-vous sur la plateforme.
© © HLP

Après le département du Puy-de-Dôme, c'était au tour de la Haute-Loire d'accueillir la plateforme Herbe richesse du Forez qui a pris place il y a 2 ans à Orsignac (Roche en Régnier) sur l'exploitation de Gilles Pinel. Implantés sur un sol granitique plutôt séchant, les essais visaient principalement à observer le comportement des productions herbagères dans le contexte de changement climatique. Les agriculteurs de Haute-Loire et des départements limitrophes étaient invités à constater les résultats de ces essais lors de la journée du 13 juin : un événement co-organisé par les Chambres d’Agriculture de Haute-Loire, Loire et Puy-de-Dôme en partenariat avec la FDCUMA de Haute-Loire, Haute-Loire Conseil élevage et Arvalis. "Ici, nous sommes dans un secteur très séchant, certaines prairies ont d'ailleurs été semées 3 fois à cause de la sécheresse. Cette année nous avons eu un printemps très arrosé qui, associé à un sol peu profond qui répond très vite, a donné de très bons rendements" indique Alain Boudet, élu de la Chambre d'agriculture. Les agriculteurs qui avaient pu se libérer, en cette journée ensoleillée favorable aux récoltes fourragères, ont pu découvrir 8 ateliers.
Atelier 1 - Pour améliorer la productivité de la prairie naturelle, un atelier fertilisation mettait à l'épreuve le fumier, le lisier, ainsi qu'une bande témoin sans aucun apport. "On observe une évolution impressionnante de la flore en 2 ans en faveur des bandes lisier et fumier ; ce qui montre tout l'intérêt de fertiliser avec des effluents d'élevage (apport de matière organique et d'azote, phosphore, potasse, oligo-éléments)" indique Mathias Déroulède, conseiller spécialisé herbe et cultures.
Atelier 2 - L'essai consistait à rénover la prairie de manière plus rapide en pratiquant le sursemis (dans des prairies détruites au préalable -destruction chimique et mécanique- et dans des prairies encore vivantes). "Cette technique permet d'augmenter le rendement mais seulement à court terme (durant 1 ou 2 années) car la prairie naturelle revient par la suite. On retiendra que généralement lorsque l'on pratique le sursemis dans une prairie vivante, pas suffisamment dégradée, on obtient peu de réussite" signale le conseiller.
Atelier 3 - La FDCuma a mis à l'épreuve 2 matériels utilisés régulièrement par les agriculteurs et mis à disposition par la Cuma de Roche en Régnier : un épandeur à fumier classique et une tonne à lisier classique. Deux outils assez proches en termes de coût de fonctionnement (78€/ha pour le premier et 76€/ha pour le second) et dont les avantages et inconvénients diffèrent. Cet atelier a été complété par un essai lisier sur prairie naturelle par la Chambre d'agriculture du Puy de Dôme.
Atelier 4 - Arvalis présentait des références sur la chaîne de récolte de la luzerne dans l'objectif de préserver la quantité et la qualité du fourrage tout au long de l'itinéraire de récolte. L'enjeu principal étant la préservation des feuilles qui concentrent la valeur alimentaire comparé aux tiges, qui sont 2 fois moins riches. Il est possible de limiter ces pertes par le réglage du matériel et en optant pour du matériel moins agressif (préférez une faucheuse à plat classique par exemple). Lors du fanage, intervenez pendant la période de rosée et trouver le bon compromis entre vitesse d'avancement et vitesse de rotation des toupies. "Si on voit un nuage de poussière alors que le matériel est bien réglé en hauteur, ce sont les feuilles que l'on perd" précise Arvalis. Lors de l'andainage, intervenez en période de rosée et réduire la vitesse de rotation des toupies. Lors du pressage, limiter les pertes en choisissant le bon matériel (les presses à bottes carrées haute densité occasionnent moins de pertes de feuilles que les presses à balles rondes). Notons que les pertes en feuilles en matière sèche peuvent varier de 33 à 96%.
Atelier 5 - La Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme présentait des résultats d'essais conduits sur la précédente plateforme implantée à St Just. Plusieurs mélanges prairiaux ont été mis à l'épreuve et ont été observés sous l'angle de leur valeur alimentaire et de leur résistance au sec. Résultats : les ray-grass se sont bien maintenus malgré la sécheresse. Les hivers peu rigoureux ont favorisé les dactyles au détriment des fétuques. Pas de différence sur les rendements annuels entre les mélanges multi-espèces orientés fauche précoce. Les associations avec du brome, très productives, ne sont intéressantes que si on peut les récolter tôt. Quant aux mélanges "faits maison", ils peuvent avoir des résultats satisfaisants sous réserve de bien connaître les caractéristiques des espèces et variétés qui les constituent.
Atelier 6 - Des essais permettaient d'évaluer les techniques d'implantation de prairies temporaires (sous couvert, sur sol nu, à l'été, à l'automne avec un méteil, au printemps sous couvert de céréales...). On retiendra que les semis de légumineuses se comportent mieux au printemps et les semis de graminées en fin d'été. Mieux vaut semer les espèces à implantation longue (fétuque et dactyle) tôt au mois d'août. Lorsque l'on fait des semis tardifs en fin d'été et à l'automne, le ray-grass est l'espèce assurance tout risque ; il assure les stocks en première coupe. Les conseillers spécialisés de la Chambre d'agriculture, Mathias Déroulède et Patricia Tyssandier préconisent "un mélange multi-espèces (5 ou 6) de longue durée ainsi qu'un mélange de variétés pour stabiliser la pérennité de la prairie dans le temps".
Atelier 7 - Dans le cadre du projet AP3C (Adaptation des pratiques culturales au changement climatique), les agriculteurs ont pu prendre note des différents leviers d'adaptation possibles. Et c'est par une combinaison de différents leviers que ces derniers vont arriver à limiter les pertes induites par la transformation du climat. Voici quelques exemples : "diminution de la sole en céréales au profit de la surface en herbe récoltable ; optimisation du pâturage de printemps pour libérer 2 à 3 ha de fauche précoce supplémentaires ; légère baisse du cheptel (-4 UGB) en optimisant le taux de renouvellement ; arrêt de la distribution d'ensilage de maïs au printemps ; introduction de 4 à 5 ha de méteil très précoce cultivé en dérobée avant maïs..."
Atelier 8 : Haute-Loire Conseil Élevage a dévoilé ses références sur le pâturage des couverts hivernaux à base de colza et de radis fourrager. Dans un contexte de déficit fourrager, il s'agit de récupérer une partie de la végétation pour nourrir le cheptel en implantant ces couverts entre une céréale et une culture de printemps.
Dans les prochaines semaines, retrouvez tous les résultats de ces essais sur les sites internet des chambres d'agriculture concernées.
 

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