Valérie Pécresse candidate LR (Les Républicains) à l'élection présidentielle de 2022, était de passage au Puy-en-Velay sur les terres du président de région Laurent Wauquiez, vendredi dernier 21 janvier pour un meeting dans le cadre de la campagne électorale.
Les professionnels agricoles de la FDSEA, des Jeunes Agriculteurs et de la Chambre d'Agriculture ont profité de cette visite en Haute-Loire pour demander un rendez-vous par l'intermédiaire du sénateur-agriculteur Laurent Duplomb.
La rencontre avec la candidate s'est déroulée à St Julien Chapteuil en présence de Laurent Wauquiez. Côté professionnels, la FDSEA était représentée par Claude Font et Philippe Chatain membres du Bureau, les JA par leur présidente Laurine Rousset et son secrétaire général Guillaume Avinain, et la Chambre d'Agriculture par son président Yannick Fialip.
Les agriculteurs ont présenté le département à Mme Pécresse avec ses atouts (une agriculture familiale basée essentielle sur la production animale à base d'herbe), ses spécificités (agriculture principalement orientée vers la production laitière mais aussi la viande bovins, et avec 2 AOP : la Lentille Verte du Puy et le Fin Gras du Mézenc et plusieurs productions de qualité sous label) et ses contraintes (agriculture de montagne).
Installation, souveraineté alimentaire
Ils ont ensuite fait part de leurs inquiétudes et de leurs attentes quant à l'agriculture de demain. Installation des jeunes et renouvellement des générations sont une des priorités pour les responsables altiligériens et en particuliers chez JA 43. "Il faut absolument maintenir un budget suffisant pour les jeunes en cours d’installation mais aussi ceux récemment installés. N’oublions pas que ces aides sont un poumon pour nos territoires ruraux car elles permettent d’entretenir une dynamique en maintenant voire créant des emplois tels que des commerçants & artisans" a insisté Laurine Rousset auprès de la candidate à la présidence de la République française.
S'appuyant sur la crise sanitaire subie depuis 2 ans et sur les nouvelles approches des Français en terme de consommation, les professionnels ont interpellé Mme Pécresse : "Il est indispensable de tirer les conséquences de la crise sanitaire, qui a révélé au grand jour la contribution essentielle de l’agriculture à l’équilibre de notre pays et porté la souveraineté alimentaire comme enjeu stratégique pour la France et l’Europe. Mais il est aussi indispensable que l’État, au lieu de multiplier les charges économiques et administratives sur les exploitations, se soucie réellement du revenu des Agriculteurs en veillant à une application ferme et durable de la loi EGALIM 2".
Gestion de l'eau, loi Egalim 2…
Autre sujet brûlant pour les agriculteurs, le réchauffement climatique qui engendre le problème crucial de gestion de l'eau. "L’irrigation et la gestion de l’eau sont un enjeu majeur pour l’agriculture de demain et la sécurité alimentaire de notre pays" ont-il martelé, demandant à la candidate une vigilance pour lever les blocages administratifs qui entravent les dossiers de réalisation de retenues d'eau à usage agricole notamment.
Sur la Loi Egalim 2, signature obtenue grâce à la mobilisation de la FNSEA et de JA, là aussi les professionnels insistent pour que la candidate veille au respect de cette loi par toutes les parties, afin de permettre aux agriculteurs de commercialiser leurs produits au juste prix. Claude Font a notamment alerté Valérie Pécresse sur la situation actuelle des producteurs de lait en agriculture biologique qui, "depuis quelques mois subissent une baisse du prix payé au producteur dû à un déclassement du " lait bio " en " lait non OGM " avec une perte nette de 113€ les 1 000 L et une incitation à réduire la production des élevages en lait bio". Une situation ubuesque et insupportable pour des agriculteurs qui ont fait la démarche d'aller vers une agriculture en phase avec la demande des consommateurs.
Concernant la PAC (Politique Agricole commune), Yannick Fialip a rappelé que la Haute-Loire est un "département d’élevage, où les animaux entretiennent nos montagnes", et qu'elle "a besoin des aides liées à l’élevage et il est important que l’ensemble de l’enveloppe ne soit pas destinée aux cultures. Malheureusement ce volet a été bien trop réduit par le passé". Et de souligner : "Le futur gouvernement devra, pendant son quinquennat, afficher ses orientations pour la PAC 2028 et nous veillerons à un maintien de l’ICHN et des aides animales".