Les prairies non assurées n’ont plus qu’à espérer
Si tout le département n’a pas eu à subir la grêle, les trombes d’eau de la semaine dernière n’ont épargné personne.
Vendredi 27 mai dernier, un couloir de grêle s’est déporté de l’agglomération vichyssoise jusqu’en montagne bourbonnaise, sans atteindre le Mayet-de-Montagne. Sur son passage, les grêlons « parfois gros comme des balles de ping-pong » ont sectionné les tiges des céréales et couché les surfaces en herbe. Les pluies incessantes de la semaine suivante ont achevé les derniers espoirs des éleveurs de la zone. La situation est maintenant très préoccupante.
L’herbe brisée et couchée
A 15 kilomètres de distance, Jean-Michel Pochard et Philippe Laurent, respectivement éleveurs à Molles et à Nizerolles étaient en train de terminer les premières bottes quand ce violent orage de grêle s’est abattu sur le secteur. Le soir-même ou le lendemain matin, ils n’ont pu que constater les dégâts : des parcelles de céréales ravagées à 80 voire 100 % et surtout des surfaces en herbe complétement couchées.
Accumulation
« On avait vraiment besoin de cette année pour reconstituer les stocks après la sécheresse, souffle Jean-Michel Pochard. Cela partait pas mal, mais là … » Même résignation chez Philippe Laurent qui note « l’accumulation des évènements ».
L’herbe en train de jaunir
Si la grêle en elle-même a eu des effets dévastateurs, c’est surtout la pluie de la semaine suivante qui empêche toute issue proche : « Les sols sont complétement détrempés, constate Jean-Michel Pochard. L’herbe cassée ne peut boire l’eau et commence à jaunir et à pourrir ». Mais alors, comment limiter la casse ? Attendre quelques jours pour voir si le timide soleil veut sécher les terres, « faire des essais, voir ce qui peut sauver le plus l’herbe », pour Jean-Michel Pochard ou « peut-être finir par broyer l’herbe pour limiter le pourrissement », chez Philippe Laurent.
Les pâturages piétinés
Les bêtes, elles, sont cloisonnées sur de petites surfaces qu’elles se chargent de piétiner jusqu’à n’en laisser que de la boue. « Il va falloir très vite se poser la question de savoir ce qu’on fait des vaches », s’interroge le Mollois pendant que son homologue leur délivre les quelques bottes qu’il avait en stock tout en sachant « qu’elles seront bientôt dégoutées par l’odeur de l’herbe abimée qu’elles refuseront de manger »
Sur des sols gorgés d’eau, les deux exploitants guettent la météo et ne savent même plus combien de millilitres il est tombé ces derniers jours. Leurs pluviomètres ont été cassés par la grêle.