Sécheresse
Les maïs mal fécondés doivent être ensilés
Manque de pluie et températures élevées confrontent de nombreuses parcelles de maïs au stress hydrique et thermique. Les chantiers d’ensilage doivent démarrer dès maintenant pour les maïs les plus impactés
Manque de pluie et températures élevées confrontent de nombreuses parcelles de maïs au stress hydrique et thermique. Les chantiers d’ensilage doivent démarrer dès maintenant pour les maïs les plus impactés
De nombreuses parcelles de maïs sont confrontées au stress hydrique et thermique.
Dès le semis
Le stress hydrique a eu un impact dès les semis. On notait déjà, des levées très hétérogènes au sein d’une même parcelle (sol trop sec pour fournir l’humidité nécessaire pour la germination) avec un système racinaire en difficulté et une mauvaise assimilation du phosphore (élément nutritif indispensable qui favorise le développement des racines…) d’où des maïs violets jusqu’à 5-6 feuilles.
Durant toute la phase végétative, la culture se protège du sec en fermant ses stomates. Les feuilles sont ainsi enroulées sur elles-mêmes pour éviter de perdre trop d’eau libérée par la transpiration. Ce mécanisme protège la culture mais sur une phase courte de stress hydrique. Ce qui n’est pas le cas, cette année.
En s’autoprotégeant ainsi, la photosynthèse est malheureusement limitée, impactant la surface foliaire du maïs donc le rendement.
Ainsi, aujourd’hui pour un grand nombre de parcelles, la taille des plants se limite à une hauteur maximale de 2m seulement. Sous l’effet du stress, le maïs accélère son cycle et entre en phase de production de grain avec des gabarits très petits.
Sécheresse à la floraison
Les effets de la chaleur avec des températures extrêmes impactent la production de pollen et sa viabilité, affectant le niveau de fécondation de l’épi (1 semaine avant la formation des soies jusqu’à 2 semaines après celles-ci). La faible fécondation de l’épi se traduit par une perte irréversible du nombre de grains par épi ; le potentiel de rendement des maïs chute alors drastiquement, de même que la richesse en amidon.
Constat au 25 juillet 2022
Parcelle n’ayant pas atteint le stade floraison
Les parcelles ne présentent ni fleur mâle ni fleur femelle (soies) avec quelques feuilles en phase de dessèchement. Il reste des feuilles vertes en dominance capables de photosynthétiser. En cas de retour des pluies, les plantes peuvent repartir et produire de la biomasse. Il sera toutefois nécessaire de surveiller la qualité de la fécondation après floraison si elle a lieu. Il est encore trop tôt pour ensiler.
Dans les cas plus critiques où il reste moins de 4 à 6 feuilles vertes, l’émission de nouvelles feuilles est bloquée. Le retour des pluies ne pourra permettre le redémarrage de la plante. La récolte doit alors s’envisager rapidement.
Parcelle ayant atteint le stade floraison
Le nombre de feuilles vertes est en-dessous des 50% (moins de 6 feuilles vertes) et toutes les pointes sont desséchées. L’émission de nouvelles feuilles est bloquée. La floraison s’est mal déroulée avec des pieds sans épi (voir photo). Les maïs ne produisent alors pas de grain et présentent des teneurs en amidon très faibles. Il reste des sucres dans les feuilles tant que ces dernières restent vertes. Dans cette situation, ensiler rapidement pour ne pas dégrader davantage les valeurs alimentaires du maïs.
Les parcelles avec des épis fécondés au moins à 30% et qui possèdent des feuilles vertes en dessous ou au-dessus de l’épi méritent d’être conservées.