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Les investissements probants de la Sopa se poursuivent

Philippe Coupez est directeur de la Sopa depuis août 2015. Après un an aux manettes, il a invité une délégation de l’association Cros air pur, à une visite guidée.

La destruction des animaux nécessite l’intervention d’un vétérinaire.
La destruction des animaux nécessite l’intervention d’un vétérinaire.
© J.-M. A

Directeur de la Sopa depuis août 2015, Philippe Coupez a invité une délégation de Cros air pur, juste avant l’assemblée générale de l’association, le 4 août. D’après cette dernière, les odeurs se seraient envolées. “Je n’y suis pour rien, affirme le directeur. Je suis là depuis le 1er août 2015. Peut-être que les travaux de mise en place ont été un facteur concourant à ce genre de situation, mais il y a aussi une amélioration du process de fabrication, une plus grande rigueur sur les portes fermées... en fait tout un tas de petites choses qui font, je pense, qu’il y a moins d’échappées d’odeur et puis il y a aussi le temps qui a fait que.”

“Destruction totale des produits”

Quelques petites touches par ci, par là, une meilleure sensibilisation aussi des gens, la Sopa affiche un autre visage. Cette société est une usine de traitement de cadavres d’animaux et de sous-produits animaux de type C1, “soit la destruction totale de produits, précise le directeur. Les produits sont d’abord broyés, après cela fait une espèce de bouillie. Cette bouillie passe dans un sécheur puis dans des cuiseurs selon des protocoles réglementaires”. À l’issue, “on obtient une pâte qui va être pressée. D’un côté on va obtenir ce qu’on appelle la graisse et de l’autre les farines animales. La graisse est destinée à partir comme combustible, mais d’ici l’automne on va passer en combustible gaz (pour des raisons économiques, gaz moins sujet aux odeurs, vente de la graisse pour faire du biocarburant). Les farines partent dans les cimenteries pour alimenter les fours (la Sopa travaille avec le groupe Lafarge, NDLR). Aujourd’hui on ne les vend pas. On paye pour les faire détruire. Cela nous coûte très cher”. En ce qui concerne la matière première, la Sopa fonctionne avec les abattoirs et les industries agroalimentaires, ainsi que les animaux trouvés morts en ferme. “Pour notre part ; on ramasse sur le Cantal, la Corrèze et l’Aveyron. Ces animaux sont destinés à passer soit en fosse soit au broyage. Et les vaches de plus de 48 mois sont destinées à être prélevées pour vérification et analyse de la vache folle. Même chose pour les caprins mais à partir de 18 mois. On prélève aussi certains cuirs qui sont vendus.” Très attentive à la présentation du directeur, la délégation de Cros air pur a souhaité tout de même avoir un peu plus d’informations. Ainsi, elle apprenait que l’usine traite entre 35 et 37 000 tonnes annuellement, que le combustible de la Sopa est “un très bon combustible pour les cimentiers puisque non seulement il est gratuit pour eux, mais en plus on leur donne de l’argent”. Philippe Coupez précise même que “c’est la seule destination possible pour ces dernières. En France, il n’existe qu’un seul incinérateur pour les farines animales, à Grenoble, mais il est plus que sollicité. On ne peut donc rien en faire d’autre”. Concernant les farines en stock, il indiquait qu’un silo était plein “et que dans le hangar nous devons avoir à peu près 80 tonnes”. Lors de l’incendie l’an dernier, “il y avait environ 1 800 tonnes. Depuis le début de l’année, nous avons tout de même payé entre 150 000 et 180 000 € d’élimination de farines”. L’avenir, c’est le passage au gaz pour le fonctionnement. “Cela devrait être opérationnel en septembre-octobre, annonçait Philippe Coupez. C’est une volonté du conseil d’administration, un projet en cours de réalisation, mais qui nécessite des travaux relativement conséquents, ne serait-ce que pour la mise aux normes de la chaufferie et toute la réglementation qui va avec.” Ensuite, il y a toujours de l’investissement de matériel pour l’usine, “mais c’est plus de l’entretien qu’autre chose. Sinon, nous allons avoir deux nouveaux camions pour les cadavres, deux autres sont en commande”. Un parc global optimisé par une diminution du nombre de véhicules, mais surtout un rajeunissement du parc “pour des raisons d’économie en termes d’entretien. En tout, on aura 22 véhicules”. Et de conclure : “Aujourd’hui, l’usine existe depuis de nombreuses années. Il est clair qu’on ne peut cohabiter en bonne intelligence avec les riverains, sans avoir un minimum de relations.”

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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