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Les cinq grands dossiers agricoles du prochain président

Le prochain président de la république, élu en mai 2017, ne s’en doute peut-être pas. Mais il aura à gérer cinq grands dossiers agricoles qui sont en même temps cinq dossiers qui concernent la société tout entière.

Élevage laitier intensif. Les discussions sur la future politique agricole commune tourneront principalement sur une certaine dose de régulation et la capacité de la France à persuader ses voisins d’y revenir.
Élevage laitier intensif. Les discussions sur la future politique agricole commune tourneront principalement sur une certaine dose de régulation et la capacité de la France à persuader ses voisins d’y revenir.
© C. Pruilh/Réussir

Plus ou moins de régulation ? Plus ou moins d’environnement dans l’agriculture ? Plus ou moins de mondialisation ? Plus de simplification ? Et de recherche en agronomie et biotechnologie ? Ces cinq enjeux agricoles constitueront cinq occasions pour le président de la république élu en mai prochain d’exercer des choix. Ils seront cruciaux pour les agriculteurs et la société.

Plus ou moins de régulation
La réforme de la politique agricole commune pour les années post-2020 est enclenchée. Pour l’instant, seules quelques escarmouches ont été tirées, mais il se dégage clairement deux camps. Ceux qui demandent plus de régulation, principalement les pays du sud de l’Europe, dont la France, et les autres, davantage confiants dans le jeu du marché. La question, pour le président français et son gouvernement, est clairement de savoir jusqu’où il peut et veut aller pour relancer une régulation européenne dont l’absence se fait cruellement sentir. En témoigne le secteur laitier. À cette volonté plus ou moins grande s’ajoutera la capacité à convaincre l’Allemagne d’opter vers une position moins libérale qu’aujourd’hui.

Plus ou moins d’environnement
Après un quinquennat fortement marqué par des contraintes environnementales nouvelles les agriculteurs auront-ils droit à une pause sur ce plan ? Tout dépendra de l’orientation prise par le futur président sur cette question. Stéphane Le Foll a lancé plusieurs chantiers, notamment pour inciter à la réduction des usages de phytos dans l’agriculture. Le futur gouvernement maintiendra-t-il des dispositifs ou les atténuera-t-il ? Quelle sera l’influence du ministère de l’environnement sur les orientations prises pour les agriculteurs ? Dès la nomination du futur gouvernement les agriculteurs auront quelques indices pour savoir dans quel sens sera fera la politique agricole.

Plus ou moins de mondialisation
Les récents débats sur l’accord commercial Europe-Canada (Ceta) ou Europe-États Unis (Tafta) ont montré que les agriculteurs ont l’épiderme sensible vis-à-vis de la mondialisation et de son organisation. Même si ces négociations sont en général conduites par l’Union européenne, la France a son mot à dire. Si le Ceta vient d’être signé et ratifié par l’UE, les négociations entre l’Europe et les États Unis sont loin d’être terminées et le seront sans doute pas avant la prochaine élection. L’enjeu, c’est l’ouverture de nos marchés aux viandes américaines, les clauses de sauvegarde et la protection de notre système d’indications géographiques protégées.

Le serpent de mer de la simplification
Toujours demandée, la simplification des normes et des paperasses reste une revendication de base des agriculteurs. De timides progrès et des orientations plus ambitieuses ont été choisis durant le quinquennat qui s’achève. Mais ces progrès sont jugés largement insuffisants par les organisations agricoles. Le futur président devra montrer s’il a la volonté politique d’obtenir de vraies simplifications de la part de son administration.

L’impact des biotechnologies
D’énormes avancées de la recherche en biotechnologies pourraient demain, associées au numérique, révolutionner la manière de faire de l’agriculture. Si la France n’y investit pas elle pourrait se retrouver lanterne rouge de l’agriculture occidentale. On a vu les freins considérables qu’ont pu susciter les OGM. Les progrès à venir s’appellent édition de gènes, nouvelles mutations génétiques, génétique animale, Big Data, sans oublier les drones et biocapteurs, etc. À une culture héritée du principe de précaution, qui a plutôt ralenti les applications de la recherche, ne faut-il pas faire succéder une ambition plus grande dans les investissements de recherche et surtout un régime juridique plus adapté à leurs applications ? Ce sera au futur président de donner les grandes orientations dans ce domaine.

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