« Les agriculteurs investissent, créent de la valeur ajoutée et des emplois »
« On n’avancera pas si l’on ne réconcilie pas l’économie et l’écologie. L’enjeu, c’est de tirer parti de la science et des technologies pour valoriser les ressources rares et pour recourir à des produits moins nocifs ; c’est la définition même de l’agroécologie », explique le président de la République. C’est la première fois que François Hollande reprend de façon aussi affirmative le projet agroécologique, défendu par le ministre de l’Agriculture.
Depuis les attentats terroristes, la France s’est réveillée apeurée. Et l’on a découvert que certaines zones rurales servent de base d’entraînement aux terroristes. Les vols en milieu rural ont, par ailleurs, explosé. N’a-t-on pas laissé les campagnes sans sécurité ?
Les drames de janvier ont révélé l’ampleur des menaces pesant sur la France. Elles concernent tout le territoire, c’est pourquoi des moyens exceptionnels ont été dégagés pour assurer la sécurité de tous les Français, où qu’ils habitent et pour identifier les individus dangereux où qu’ils se trouvent, en zone urbaine comme en zone rurale. Nous devons vaincre l’isolement et répondre au sentiment d’abandon. Le gouvernement est mobilisé face aux délits dont sont victimes les agriculteurs. Ils avaient doublé depuis 2007 : un plan d’action a été lancé il y a un an pour prévenir ces agissements, en mettant en place des dispositifs d’alerte et en luttant contre les filières commercialisant des matériels agricoles à l’étranger. Un partenariat renforcé entre la profession agricole et les acteurs de la sécurité s’est concrétisé par la signature d’une convention entre la gendarmerie nationale et la FNSEA pour lutter contre la délinquance touchant les exploitations. Ce plan a commencé à porter ses fruits puisque la hausse des vols dans les exploitations agricoles a pu être contenue en 2014 et le nombre de faits élucidés progresse.
L’agriculture française continue de perdre des places sur le podium mondial. Sa compétitivité est-elle selon vous menacée ?
La France a retrouvé cette année sa place de premier producteur mondial de vin. Ce n’est pas la seule production où des progrès sont enregistrés. Le pacte de responsabilité a joué son rôle. Pour les agriculteurs, il représente en 2015, plus de 600 millions d’euros d’allègements de charges de plus par rapport à 2012. Pour l’ensemble du secteur agricole et agroalimentaire, ce chiffre atteindra 1,4 milliards d’euros en 2015 et 1,8 en 2017. La baisse de l’euro conjuguée à celle du prix du pétrole qui a un impact important sur le poste carburant des agriculteurs, permettra au secteur agroalimentaire français de contribuer davantage à l’équilibre de la balance commerciale. Les prévisions d’investissements dans l’industrie agroalimentaire qui transforme 70 % de la production agricole sont en hausse de 8 % cette année. Ce secteur constitue l’un des atouts majeurs de notre économie dans la concurrence internationale et l’exposition universelle de Milan consacrée à l’alimentation doit montrer le dynamisme de notre pays et sa place dans ce domaine d’excellence.
La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 19 février 2015.