Accueil à la Ferme
L’école à la ferme, l’école de la vie chez Claire Poney Nature à Boisset
A la tête d’une ferme de découverte à Boisset, Claire Granger accueille des élèves en rupture scolaire. Sa mission : leur redonner l’envie d’apprendre. Voilà une activité novatrice, un dispositif pilote unique en Haute-Loire et rare en France, qui semble porter ses fruits.
Depuis quelques mois, cette ferme accueille des élèves en décrochage, comprenez en échec scolaire. Ancienne enseignante dans le secteur agricole, Claire Granger tenait à mettre toute la diversité de son exploitation au service des jeunes et de leur éducation. Une autre forme d’éducation que le collège Notre Dame du Château de Monistrol sur Loire a accepté de dispenser en collaboration avec Claire Granger et en partenariat avec le Rectorat, la Direction Diocésaine, la Chambre d’Agriculture et la fédération française équestre.
Le poney comme support éducatif
Depuis le début de l’année, Antoine et Hugo, deux élèves en classe de 4e passent une semaine par mois à Boisset. Sur la ferme, leur journée démarre par une matinée studieuse (leçons et devoirs transmis par le collège) encadrée par une éducatrice dans le cadre d’un service civique et se poursuit l’après-midi avec le travail à la ferme (soin des animaux, entretien des clôtures…) dans une optique d’apprentissage.
Chez Claire Granger, le poney est le support éducatif et pédagogique : «les enfants travaillent sur la confiance, le goût de l’effort, être responsable, la concentration, l’image de soi, gérer ses émotions… L’objectif est de faire en sorte qu’ils retournent à l’école avec l’envie d’apprendre. Nous sommes là pour leur redonner confiance. Dans mon exploitation, il y a 16 corps de métier différents (agriculteur, éleveur, commercial, jardinier…) que les jeunes vont découvrir. Ils peuvent ainsi faire un choix pour leur futur métier.
Cette expérimentation est très enrichissante pour moi sur le plan humain. Cela me permet de faire partager mon expérience professionnelle et la diversité de mon exploitation» indique Claire Granger.
Dispositif pilote
Pour l’instant ce dispositif pilote, unique en Haute-Loire et encore rare en France, semble porter ses fruits. Le personnel enseignant constate un gain en autonomie pour Antoine et Hugo et plus de rapidité pour apprendre leurs leçons. «Ils découvrent autre chose, ils se découvrent eux-mêmes et constatent aussi qu’ils ont des compétences» explique Didier Ferry, directeur du collège Notre Dame du Château.
L’école à la ferme pourrait donc être un bon moyen de réconcilier certains élèves en difficulté avec l’école !
A l’occasion de l’inauguration officielle de cette nouvelle forme de scolarité, le 14 mai dernier à Boisset, le président de la Chambre d’Agriculture Gilbert Bros a salué cette nouvelle diversification de l’agriculture tout en émettant l’idée de disposer d'un réseau départemental de fermes pédagogiques au service des concitoyens.
Pour concrétiser ce genre de projet, «il faut une intuition géniale, c’est Claire Granger qui l’a eu, il faut des structures relais et une équipe d’enseignants et éducateurs motivés» a déclaré Jean-Paul Laval, directeur Diocésain.
Laurent Wauquiez, qui venait juste de quitter sa fonction de Ministre de l’Enseignement Supérieur, a trouvé ce projet fort intéressant car «il apprend le sens de l’effort et la rigueur. Il n’y a pas de plaisir sans travail au préalable. L’équitation est une excellente école pédagogique».
Si elle s’avère concluante, un bilan sera établi prochainement, cette expérience d’école à la ferme sera très certainement reconduite en vue d’aider d’autres élèves décrocheurs.
Antoine et Hugo : plus autonomes qu'avant
Chez Claire Poney Nature, l’école à la ferme a démarré avec Antoine et Hugo, deux élèves du collège Notre Dame du Château en classe de 4e en situation de décrochage scolaire.
En demi-pension chez Claire une semaine par mois, ces jeunes garçons découvrent la nature et le monde professionnel. Ils participent aux tâches quotidiennes de l’exploitation agricoles et apprécient tout particulièrement le travail à l’extérieur : «On apprend beaucoup de choses. On s’occupent des chevaux, on fait des parcours avec les poneys, et les travaux de la ferme».
Après quelques semaines d’expérimentation, Antoine et Hugo se sentent plus autonomes qu’avant et déclarent suivre leurs cours avec davantage d’envie. «Nous avons une éducatrice pour deux. Donc on apprend mieux !».