Sécheresse
Le spectre de la sécheresse toujours présent avec une infiltration limitée
Le bureau de recherche géologique et minière (BRGM) a publié le 17 mai, son bulletin de situation hydrogéologique. D’une manière globale, les pluies d’avril n’ont pas permis de recharger toutes les nappes.
Le bureau de recherche géologique et minière (BRGM) a publié le 17 mai, son bulletin de situation hydrogéologique. D’une manière globale, les pluies d’avril n’ont pas permis de recharger toutes les nappes.
Le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM) qui a dressé son bilan hydrogéologique au 1er mai constate que « la situation demeure peu satisfaisante sur une grande partie du pays : 68 % des niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles en avril (75 % en mars 2023) avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas ». Et ce quand bien même les précipitations de mars et d’avril ont engendré des épisodes de recharge bénéfique sur de nombreux secteurs.
Mais l’impact de ces précipitations se révèle cependant très « hétérogène » explique le BRGM qui indique que si 37 % des points d’observation sont en hausse,
25 % sont stables et 38 % restent en baisse fin avril (contre 41 %, 32 % et 27 % en mars). Autrement dit, la pluie qui est tombée sur des sols déjà secs n’a pas réussi à s’infiltrer partout. Non seulement la nature des sols a pu jouer mais aussi les niveaux de la fin de 2022 étaient tellement bas qu’il faudrait plus de pluie pour recharger les nappes. De plus, le faible enneigement des massifs ne devrait pas permettre de soutenir les niveaux des nappes sensibles à la fonte durant le printemps.
C’est d’ailleurs le sens de l’analyse du BRGM : « L’étiage 2022 a été sévère sur une majorité des nappes et la recharge est restée peu active durant l’automne et l’hiver 2022-2023. En fin d’hiver, la situation des nappes était donc peu satisfaisante ».
Cependant, la situation s’améliore considérablement sur les deux-tiers nord du territoire en particulier sur les nappes les plus réactives. C’est le cas de celles du Massif armoricain et de la région Grand- Est. « Les niveaux sont généralement satisfaisants, de modérément bas à hauts ». Les nappes du littoral de la Manche Bourgogne-Franche-Comté, du nord du Massif Central sont, elles aussi, reparties à la hausse, à la faveur des « pluies efficaces durant les 15 derniers jours d’avril », note le bulletin de situation de l’établissement public
« Ailleurs, les pluies ont eu peu d’impact sur les tendances et l’état des nappes », relate le BRGM qui s’inquiète de la situation du tiers sud du territoire où la situation « est stable », voire « se dégrade ». L’établissement public s’inquiète de la vidange des nappes qui a repris en avril après un bon épisode de recharge en mars. « Les niveaux, de modérément bas à normaux, sont peu favorables », indique-t-il.
Concernant les nappes du pourtour méditerranéen et du couloir Rhône-Saône, la situation reste généralement stable ou se dégrade entre mars et avril. Les niveaux sont peu satisfaisants à très préoccupants, de modérément bas à très bas. Le BRGM table, pour les prochains mois, sur une infiltration des pluies en profondeur qui sera très limitée. Selon lui, les « épisodes de recharge devraient rester ponctuels, localisés et peu intenses ».
De même, La sollicitation des ressources en eau par les prélèvements, en particulier l’irrigation, « pourra également influencer l’état des nappes », conclut le BRGM qui, à mots à peine couverts, appelle à la sobriété des usages (et pas uniquement agricoles).