«Le prix, notre combat majeur !»
Le conseil d’administration de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes s’est réuni, en début de semaine, à Aubière dans le Puy-de-Dôme. Au programme, trois sujets majeurs : économie, retraite et ZNT.
En ce conseil de rentrée, les élus de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes sont revenus sur les mobilisations de fin d’année, considérant qu’il convenait de ne rien lâcher.
Sur le volet économique, Pascal Girin, président de la FDSEA du Rhône a ainsi rappelé que «la valeur de nos produits est l’axe principal de notre combat». Face à une loi alimentation qui peine à produire ses effets, et à la veille des négociations commerciales stratégiques, les responsables professionnels redoublent de vigilance. «Nous devons mobiliser tous les outils pour obtenir gain de cause sur le prix. S’il le faut, le réseau régional remontera au créneau, quitte à organiser des blocages des centrales d’achat», a souligné Michel Joux, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. Des journées économiques devraient être organisées dans les semaines à venir dans les départements, un travail en section va être engagé pour constituer une base de données sur les coûts de production, et des rencontres vont être organisées rapidement avec les organisations de producteurs et les coopératives. «Il faut absolument que les opérateurs aillent chercher les bons tarifs. Au niveau national, nous sommes confrontés à de fortes pressions au sujet des promotions. Des travaux sont en cours afin de stopper les contournements de la loi sur les promotions commerciales (1 acheté = 1 offert)», a précisé Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA.
ZNT : faire bouger les lignes
Sur le dossier ZNT, dont les contours sont désormais connus avec la parution fin décembre des arrêtés, la FRSEA se veut aussi vigilante. «Nous devons établir une cartographie à l’échelle de la région pour mesurer les pertes de production engendrées par cette nouvelle règlementation», a estimé Stéphane Joandel, responsable du dossier environnement à la FRSEA. Si les instructions techniques de mise en œuvre des arrêtés doivent encore être transmises au Préfet(1), on sait déjà qu’une distance de 20 mètres pour les produits les plus dangereux, de 10 mètres pour les produits destinés à l’arboriculture et la viticulture, et de 5 mètres pour les autres grandes cultures sont prévues.
«Au niveau national, des négociations sont en cours», a indiqué Patrick Bénézit. Quelles sont les marges de manœuvre sur ce dossier ? La mise en place de chartes riverains départementales validées par les préfets, couplée à des buses anti-dérives pourraient permettre de diminuer les distances de non-traitement : 5 mètres pour l’arboriculture et la viticulture, et 3 mètres pour les grandes cultures. Quatre départements d’Auvergne-Rhône-Alpes s’étaient déjà engagés dans la mise en place de charte riverains : l’Ain, la Drôme, l’Isère et le Rhône. Des chartes qui en l’état ne pourront toutefois pas donner lieu à des révisions de distances, ce que regrette fortement la profession.
¹ Ces instructions devraient notamment préciser les modalités de calcul de la distance (parcelle, habitation…).
Retraites : «La réforme doit emmener les actuels retraités»
Robert Verger, membre du bureau de la FNSEA, et président de la commission sociale a précisé ce que l’on sait de la réforme. À savoir : la mise en place d’un minimum retraite à 1 000 euros mensuel à partir du 1er janvier 2022, financé par une augmentation de 2,5% des cotisations dont les modalités restent à déterminer. «À l’heure où toutes les corporations cherchent à faire valoir leurs spécificités, le secteur agricole doit pousser pour que tous les retraités, y compris ceux actuellement en retraite bénéficient de cette revalorisation», a indiqué Yannick Fialip, secrétaire général de la FRSEA. Un sentiment partagé par Jean-Claude Chalencon, président de la section régionale des anciens qui estime, par ailleurs, que «le coefficient d’adaptation où la retraite est ramenée à 150 trimestres pour les personnes ayant travaillé plus de 150 trimestres doit sauter».