Le premier plan pastoral d’Auvergne signé par le parc des Volcans
Le premier PPT d’Auvergne a été signé sur le territoire du parc
des Volcans d’Auvergne. Un soutien à cette activité ancestrale.
La région Auvergne-Rhône-Alpes compte 29 plans pastoraux territoriaux (PPT) mais c’est le premier qui vient d’être signé en Auvergne, sur le territoire du parc naturel
régional des Volcans d’Auvergne (PNRVA). À la clé : 3,6 millions d’euros entièrement dédiés à l’activité pastorale présente sur le parc et ce pendant cinq ans. Cette enveloppe, soutenue à la fois par la Région et le fonds Feader, sera employée à la réalisation de divers travaux et investissements pour soutenir et développer les estives.
Une victoire collective
Couvrant près d’un quart du territoire du parc, les surfaces pastorales sont des maillons essentielles des élevages de moyenne montagne, tout en profitant à de nombreuses activités de loisirs et de tourisme. Le parc dénombre un trentaine d’estives collectives.
Le plan pastoral territorial signé le 1er juin entre la Région et le PNRVA permet le déploiement d’une stratégie à la fois de sauvegarde et de développement de ces surfaces. “Les plus beaux paysagistes sont nos éleveurs mais pour les garder, nous devons soutenir leur activité avant tout, économique”, a témoigné Lionel Chauvin, président du PNRVA lors de cette signature, en présence de Cédric Bonichon, conseiller régional, et de Jean-Michel Vigier, président d’Auvergne Estives. L’association a en charge l’animation et le déploiement de ce plan dont les projets seront validés par le Parc. Elle estime par ailleurs qu’environ “75 % du montant des opérations sera porté par des collectifs tels que des groupements d’éleveurs, des associations ou des collectivités”.
Unis autour du pastoralisme
Le PPT se décline au travers de quatre axes. Ces derniers comprennent des actions en faveur de la structuration du foncier, la création de modes de gestions collectifs, la création ou l’amélioration des accès aux estives et de points d’abreuvement, la construction de cabanes de berger ou encore la sensibilisation des usagers du territoire à l’activité pastorale.
Autant de projets dans lesquels les éleveurs placent beaucoup d’espoir, à commencer par l’estive de Récoleine. Au pied du puy de la Vache, un site emblématique de la Chaîne des puys, les éleveurs constatent chaque année la fermeture du paysage, malgré leurs interventions. Trois troupeaux de génisses charolaises et aubrac, et un troupeau d’ovins, paissent là de mai à octobre sur plus de 180 hectares. “Les arbres poussent tout seuls ! Chaque année, on doit passer le gyrobroyeur pour détruire les genêts”, témoigne Denis Brandon, un éleveur de l’estive. Le Parc les soutient déjà financièrement dans cette démarche. Le nouveau PPT ira encore plus loin. “On aurait besoin de refaire les clôtures et un deuxième point d’eau.” Pierre Lamothe, l’éleveur ovin, espère quant à lui deux choses : “Sensibiliser les urbains et se préparer à l’arrivée du loup.” Le prédateur se rapproche et “ce n’est pas des filets électriques qui l’arrêteront”. La prédation, mais aussi la hausse récente des charges, complexifie et met à mal ce modèle agricole. Plus que jamais, “l’ensemble des acteurs du territoire doivent se réunir autour du pastoralisme pour le soutenir et c’est aussi le but du PPT”, souligne le président d’Auvergne Estives.