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Porcs
Le porc entre dans une zone de turbulences

La Covid-19, la fièvre porcine africaine, la flambée des cours des protéines et des céréales, le porc s'apprête à entre dans une période difficile.

Porcs sur caillebotis
Les perspectives s'assombrissent sur le marché du porc.
© HLP

Les perpectives s'assombrissent sur le marché du porc. Si la demande était plutôt soutenue jusqu'au mois d'octobre, Dominique Chalendard, président du Gepva et élu Chambre d'agriculture, observe un fléchissement en raison de ventes moins importantes en boucherie et en GMS et de la fermeture de la restauration. "Après le premier confinement, la restauration n'avait pas repris à plein régime avec la moindre fréquentation des restaurants collectifs, des cantines scolaires et de la restauration commerciale. Une situation qui a un effet à la fois sur les volumes et sur les pièces de porcs consommées. On assiste à la mévente de certaines pièces qui habituellement partaient pour la restauration ; ceci contribue à une moindre valorisation des animaux".

Cours impactés par la Covid-19

Les cours du porc sont directement impactés par la crise sanitaire liée à la Covid-19. "Les cours étaient très bons jusqu'au premier confinement. Puis ils ont baissé à cause de la crise du Covid qui a complexifié des conditions d'exportation des porcs. Les cours se sont progressivement érodés jusqu'à atteindre un niveau autour de 1,30€ - 1,35€ (prix au cadran), l'équivalent du coût de revient sur nos élevages" indique Dominique Chalendard.
Malheureusement, depuis quelques semaines, les éleveurs déplorent une hausse de leur coût de revient en raison de la flambée du prix des protéines ; la forte demande en soja de la part de la chine qui a reconstitué son cheptel porcin en est la principale raison. Les éleveurs subissent aussi la hausse des cours des céréales dont les récoltes 2020 ont été plutôt maigres. Pour Dominique Chalendard : "le porc va entrer dans une période difficile durant 5 ou 6 mois. En terme de cours, je vois peu d'améliorations possibles d'ici le printemps prochain".

Le spectre de la fièvre porcine africaine

Les éleveurs de porcs gardent aussi un œil attentif à l'évolution de la fièvre porcine africaine en Europe. La maladie impacte l'Allemagne, dont les exportations de porcs ne sont désormais plus possibles, ce qui devrait rapidement impacter le marché européen dans les mois à venir  "Pour l'instant, l'Allemagne remplit ses frigos de carcasses de porcs habituellement destinées à l'export. Mais à terme, je redoute un effet négatif sur les cours du porc, à moins que les opérateurs jouent fermement la carte de l'approvisionnement français !" explique le responsable agricole.
Comme tous les éleveurs de porcs, il redoute l'arrivée de la maladie sur le territoire français. "Je ne suis pas inquiet d'une transmission de porc à porc car les éleveurs (en bâtiment comme en plein air) ont ou sont sur le point de mettre en œuvre les mesures de biosécurité dans leur élevage. Le principal risque de propagation aujourd'hui, ce sont les sangliers. D'autre part, il s'agit d'une maladie très contagieuse entre suidés. Si un sanglier s'avère porteur et tracé, des contraintes strictes (en matière de circulation et de vente d'animaux) s'appliqueront à l'ensemble des élevages. La profession se montre d'autant plus inquiète dans nos zones boisées de montagne où l'on a bien du mal à contrôler la population de sangliers !". Même si la fièvre porcine africaine ne présente absolument aucun risque pour la consommation humaine, Dominique Chalendard craint que le consommateur fasse preuve d'une méfiance à l'égard de la viande de porc et que cela fasse plonger les prix...

L’État n'indemnisera que les élevages aux normes biosécurité

Dans ce contexte, il apparaît fondamental que les éleveurs de porcs du département appliquent les mesures de biosécurité. Rappelons qu'un programme d'aides abondé par le Département et la Région vous permet de toucher une aide de 3 000 € pour un montant d'investissements de 10 000 €. Dominique Chalendard insiste sur la nécessité de mettre son élevage aux normes biosécurité car "si un cas survenait dans un élevage, un abattage total des porcs serait appliqué suivi d'un nettoyage en profondeur et d'un vide sanitaire prolongé. Et il faut savoir que l'Etat n'indemnisera que les élevages aux normes...".

 

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