Témoignage
Le plus dur pour Laurie, c'est l'isolement
Installée en Gaec depuis janvier 2018, avec son mari à St Jean de Nay, Laurie Faisandier essaie de concilier sa vie
de famille et son métier.
Installée en Gaec depuis janvier 2018, avec son mari à St Jean de Nay, Laurie Faisandier essaie de concilier sa vie
de famille et son métier.
Depuis le 1er janvier 2018, Laurie Faisandier est associée du Gaec des Pervenches sur la commune de St Jean de Nay avec son mari Bruno après plusieurs années comme conjointe collaboratrice. Elle a rejoint le Gaec au départ en retraite de ses beaux-parents. Par ailleurs mère de famille, une fille de 12 ans et deux petits garçons de 6 et 9 ans, cette jeune femme de 31 ans essaie tant bien que mal de tout concilier et surtout de trouver sa place.
L'exploitation qui vient de se doter, à l'installation de Laurie, d'un bâtiment neuf pour accueillir les 110 laitières et quelques 80 génisses, produit un quota annuel de 800 000 litres de lait. L'étable est équipée de 2 robots de traite et d'un système d'alimentation en ration complète avec une mélangeuse et un tapis de distribution ; des équipements destinés à simplifier le travail. Laurie s'occupe en priorité de la comptabilité et des tâches administratives, et des veaux… Et aux beaux jours, elle participe avec son mari aux travaux de fenaison, clôtures, bois… "Je peux à peu près tout faire sur la ferme, reconnait-elle, sauf les labours… Je n'aime pas trop les gros matériels qui, s'ils sont utiles et permettent de gagner du temps, ne sont pas toujours faciles à manier pour une femme". D'un petit gabarit, la jeune femme reconnait qu'il lui est difficile voire impossible d’atteler un cardan ou d'aider au vêlage. D'où l'importance pour elle du partage des tâches avec son conjoint-associé.
"Être agriculteur ou agricultrice, c'est aussi être un peu véto, mécano, comptable… Il faut être polyvalent". Et d'ajouter, "quand on a investi lourdement dans un outil de travail, il ne faut pas s'égarer, on n'a pas droit à l'erreur". Un constat qui l'inquiète dans un contexte agricole où l'avenir est incertain.
Un métier de passion
Laurie aime l'agriculture, "un métier qu'on ne peut que faire si on a la passion" selon elle. Et pourtant, elle peine encore à faire sa place au sein du Gaec. Pour elle le Gaec entre époux n'est pas toujours facile. "À travailler ensemble, sur la même exploitation, on parle toujours agriculture, même le soir à la maison". Le quotidien de la ferme, et a fortiori les problèmes, sont omniprésents et peuvent gangrener la vie de couple et la vie de famille. Et par ailleurs, "on ne peut pas partir en famille car il n'y a personne pour faire le travail de la ferme".
Mais, ce qui est le plus dur pour Laurie, qui a quitté les Pyrénées Atlantiques et sa famille de bergers pour épouser Bruno, c'est l'isolement. Sa famille est à 7 heures de route, et habitant dans un petit village, elle a du mal à se faire des relations. Et pourtant, elle aime discuter, échanger.
Mais aujourd'hui, le monde agricole s'est modernisé, les exploitations ont grandi, au point que chacun travaille chez lui, qu'il y a moins d'entraide. Laurie, comme beaucoup d'autres, attends la fin de la crise sanitaire actuelle, pour retrouver des temps forts pour l'agriculture à travers des événements agricoles tels la Miss Montbéliarde…