Le pays de Salers lance le chantier de sa première unité de méthanisation
Une première unité de méthanisation voit le jour à proximité de la laiterie qui profitera de son énergie. Une dizaine de projets de ce type va mailler le territoire de Salers.
Samedi 20 juin, sera officiellement posée la première pierre de l'unité de méthanisation de Saint-Bonnet-de-Salers(1), à proximité de la laiterie. À terme, une dizaine d'unités jalonnera le territoire du pays de Salers : la deuxième est annoncée sur la zone d'activité des Quatre-routes, à Salers, la suivante à Pleaux... Pour produire jusqu'à 300 kW sur chaque unité, il faut une douzaine d'agriculteurs qui s'engagent à apporter 11 000 tonnes de fumier dans un rayon de dix kilomètres environ. Dominique Chanut fait partie de ceux qui ont contractualisé pour alimenter le méthaniseur par voie sèche de Saint-Bonnet. L'éleveur de salers traites y voit plusieurs intérêts. "D'abord un intérêt écologique de retraiter des déchets agricoles et de donner une image positive de notre métier ; ensuite parce que cela soulage le stockage ; enfin parce que le digestat, cette matière qui est récupérée après traitement, s'est bonifié en azote grâce à l'apport d'un tiers de déchets verts par les collectivités, les paysagistes ou la déchetterie, d'où une meilleure valeur agronomique et une boucle vertueuse de la qualité."
Livraison à domicile
Dans ce contrat gagnant/gagnant, les agriculteurs toucheront une petite "prime d'apport"et n'auront pas à se préoccuper des contraintes liées à l'apport, ni à celui de la récupération, puisque la collecte de fermes en fermes et la redistribution à proximité des parcelles où l'épandage est prévu seront assurées selon un calendrier préalablement établi. "L'équivalent de cinq à six camions par jour, soit moins que la rotation des camions de lait que nécessite l'activité de la coopérative." D'ailleurs, cette laiterie voisine profitera directement de l'énergie thermique produite par l'unité de méthanisation. "Avec du chaud, on peut faire du froid", résume Claude Daubizit, vice-président de la coopérative de Saint-Bonnet. Sur les prochains sites, une unité de séchage de bois, une distillerie, un établissement pour personnes âgées se montrent intéressés pour exploiter cette énergie produite localement et revendue un tiers moins chère. Des collectivités se disent prêtes à imaginer des réseaux de chaleur, des agriculteurs du séchage en grange...
Des emplois à la clé
Il est même question de récupérer une partie du gaz pour alimenter des parcs de véhicules appartenant à la collectivité ou - pourquoi pas ? - faire tourner des engins agricoles. Le reste est transformé en électricité, rachetée par EDF. Et naturellement, pour assurer l'approvisionnement et la maintenance, des emplois locaux seront créés. Trois à Saint-Bonnet.
(1) En présence des promoteurs du projets, mais aussi du sous-préfet, du président du Conseil régional, René Souchon, du député Marleix...
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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