Enquête
Le malaise d’une jeunesse rurale en manque de perspectives
Bien intégrés, soutenus matériellement par leur famille, disposant d’un travail et de meilleures conditions de logement que ceux qui habitent en ville, les jeunes ruraux sont pourtant pessimistes sur leur avenir, selon une étude menée par le Credoc.
«La jeunesse sait plutôt ce qu’elle ne veut pas, avant de savoir ce qu’elle veut», disait Jean Cocteau. Mais le propos serait à nuancer, selon le Credoc, centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, cet organisme dont la fonction est d’ausculter la société. Car malgré ses interrogations, en effet, «la jeunesse a une volonté forte», a affirmé le 11 octobre Yvon Merlière, directeur général du Credoc, s’appuyant sur une étude sur les jeunes ruraux, présentée lors de la journée nationale de la Mutualité sociale agricole (MSA) organisée cette année à Troyes sur le thème de «l’entrée dans la vie active» des jeunes. Cette catégorie, qui regroupe tous les jeunes âgés de 18 à 30 ans, résidant dans une commune de moins de deux mille habitants ou considérée par l’Insee dans une zone agricole, a en effet des revendications fortes qui peinent à trouver écho. Résultat : ils se disent plus pessimistes sur leur avenir que les jeunes urbains (66 % contre 57 %). Et c’est une inquiétude qui, même, s’aggrave, puisque selon les données du Credoc, qui s’étalent sur plus de trente ans, on observe un effondrement très fort de leur optimisme sur ces dix dernières années.
À lire dans le Réveil Lozère n°1181, du 1er novembre 2012, en page 3.