Le Lial retrouve sa sérénité sans perdre de vue ses défis
La page du divorce avec le Cilal de Clermont est bel et bien tournée. Mais le laboratoire interprofessionnel est aujourd’hui bien décidé à saisir les opportunités pour se développer.

Les invités de l’assemblée générale du Lial (Laboratoire interprofessionnel d’analyses laitières), qui s’est tenue vendredi dernier, ont dû se demander un bon moment en quoi la filière laitière et, à plus fortes raisons, un laboratoire d’analyses laitières interprofessionnel, pouvait bien être concerné par une conférence d’un stratège, aussi brillant et pédagogue soit-il, en géopolitique. C’était peu connaître l’esprit d’analyse et de déduction redoutablement efficace d’Alain Simon, géopoliticien donc, et consultant d’entreprises, invité par la présidente Chantal Cor. Sous couvert d’un exposé sur le thème : “Face au monde qui change, quelles perspectives pour notre économie rurale ?”, Alain Simon a en effet voulu démontrer la nécessité, pour tous les acteurs et secteurs économiques, à quelque échelle qu’ils se situent, de changer leur regard sur le monde afin de prendre conscience des évolutions planétaires majeures à l’oeuvre.
Innovation et partenariat
Et pour lui, le principal défi à relever se résume en un mot : innovation. Avec un sens de la mise en scène peu commun et cartes à l’appui, le géopoliticien a donc tenté de tordre le cou à l’idée que le salut économique viendrait des capacités exportatrices d’une entreprise ou d’un pays. Erreur monumentale selon Alain Simon, qui a cependant relevé un paradoxe sans précédent : “Jamais le besoin d’innovation, donc d’internationalisation, n’a été aussi grand, et jamais les perspectives d’export aussi limitées”. Alors face à cette “révolution”, quelle stratégie adopter ? Plusieurs réponses : dépasser son marché “domestique”, pour amortir les coûts de l’innovation ou encore jouer la “concurraliance”, c’est-à- dire travailler avec des structures qu’on considérait jadis comme des concurrents.
Une diversification nécessaire
Deux pistes qui justement ont permis de renouer le fil avec les défis posés au Lial : face à un potentiel d’éleveurs amené à se réduire, le Lial est plus que jamais convaincu de l’obligation d’accroître le nombre d’analyses traitées en continuant à se diversifier, comme l’a souligné Chantal Cor. Des orientations qui supposent également de nouer des partenariats, voire plus, avec d’autres laboratoires, ce que n’exclut nullement la présidente, en dépit de l’échec récent de la fusion avec le Cilal. Mais cette page est tournée et les administrateurs du Lial regardent déjà droit devant pour assurer l’avenir d’un outil plus que jamais indispensable pour les AOC et la filière laitière du Massif central.