Le foin de la solidarité partira de chaque canton du Cantal, vers les Pyrénées
En donnant deux bottes de foin, les agriculteurs du Cantal apporteront un vrai réconfort à leurs homologues pyrénéens sinistrés en juin, sans mettre en péril leur propre stock fourrager.
Les Cantaliens n’ont pas la mémoire courte. Ils se souviennent parfaitement des opérations de solidarité dont ils ont profité quand le département a essuyé des évènements climatiques majeurs. C’était par exemple le cas en 2003, avec des tracteurs venus de Mayenne... Alors naturellement, lorsque d’autres se trouvent en grande difficulté, les éleveurs du Cantal vont prêter main forte. Une entraide qui profite de l’esprit mutualiste impulsé par le réseau syndical. “Comme tout le monde, nous avons été choqués par les images, relayées dans les médias nationaux, de torrents qui se sont déversés dans les Pyrénées”, explique Joël Piganiol, secrétaire général de la FDSEA du Cantal, en évoquant les destructions de maisons d’habitations et autres bâtiments. “Nous nous sommes alors posés la question de l’impact sur l’activité agricole. C’est ainsi que nous avons eu écho de la constitution de l’association Agrisolidarité 65, qui organisait des collectes de fonds et de fourrage. Rapidement, nous avons été en relation.”
L’organisation se met en place
Et très vite, la FDSEA du Cantal décide de l’organisation d’une opération ; Joël Piganiol avouant que cette année a été jusqu’à présent favorable en termes de récolte. L’idée du syndicat : deux bottes de foin par contributeur, portées à un point de collecte cantonal abrité, et faire partir un camion de foin de chaque canton du Cantal. De quoi promettre aux sinistrés environ 400 tonnes de fourrage, sur les 2 000 tonnes manquantes (voir ci-dessous). “Nous profiterons des navettes liées à notre groupement d’achat. Les camions partiront du Cantal avec les dons ; livreront les éleveurs des Hautes-Pyrénées et passeront par le Gers au retour pour remonter chez nous avec la paille commandée”, échafaude le secrétaire général. Le coût du transport devrait être partiellement financé par les collectivités et les organisations professionnelles des Hautes-Pyrénées. Pour s’inscrire dans cette chaîne de solidarité, les éleveurs - adhérents ou non - doivent prendre contact avec les responsables communaux ou cantonaux de la FDSEA ou directement auprès du syndicat(1).
Peu de volume mais de la qualité
En convenant que l’effort demandé à chacun reste raisonnable, Joël Piganiol insiste sur la qualité du fourrage qui sera donné. “Ce ne sont pas des gros volumes et par respect pour l’utilisation qui sera faite de ce foin, nous nous devons de livrer du fourrage de qualité, récolté en 2013.” Après comptage et tri des bottes, le premier convoi devrait partir la deuxième quinzaine d’août, espèrent les chevilles ouvrières.
(1) Contacter jusqu’au 13 août, Cédric Chambon au 06 75 62 21 53 ou Marine Lemasson 06 71 29 09 85, après le 13 août.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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