Le drone, un petit appareil prometteur !
L’utilisation de drones agricoles pour la cartographie des parcelles et l’aide à la fertilisation se démocratise dans le Puy-de-Dôme.
En 2015, une quinzaine d’exploitations du Puy-de-Dôme a eu recours au survol de drones sur des parcelles. Proposé depuis deux ans par la Chambre d’agriculture via la société Airinov, ce service séduit les agriculteurs mais reste peu connu. Le 20 septembre dernier, une journée de démonstration et de mise en application des données récoltées, était organisée à Chignat.
Faucon piloté
De loin, l’appareil ressemble à un petit rapace noir. Une fois au sol, l’engin ne mesure pas plus d’un mètre d’envergure ; ses ailes sont constituées de polystyrène, le «corps », plus solide, contient de nombreux éléments indispensables à son fonctionnement ainsi que quatre capteurs optiques. Ces derniers vont constater l’état végétatif du blé en cours de montaison. Ils vont mesurer la biomasse et le niveau de nutrition azotée qui permettent de définir le besoin en azote pour le dernier apport. Rapide et efficace, l’utilisation du drone permet l’édition de données précises sur l’ensemble de la parcelle de blés (pas besoin d’échantillonnage). Suivant la densité végétale, le type de sol et le précédent cultural, les besoins en fertilisants seront évalués différemment par le drone. Une zone peut en effet avoir besoin de 45 unités seulement et une autre de 60 unités pour atteindre un même rendement.
Ces résultats informatisés sont ensuite validés par le technicien conseil puis utilisables sur les épandeurs standards ou équipés d’une console de modulation. Ils sont également reconnus comme des justificatifs réglementaires en zones vulnérables.
La société Airinov est devenue leader dans cette prestation de service. Lors de la journée de démonstration à Chignat, le produit a suscité la curiosité. L’engin vole à environ 140 mètres d’altitude, sous la couverture nuageuse, et peut intervenir sur toutes les parcelles mêmes celles placées dans un couloir aérien. Seuls une pluie battante, un brouillard dense et un vent de plus de 40 Km/h font obstacle à une bonne utilisation de l’appareil. Cette nouvelle technologie au service de l’agriculture est amenée à se développer. La société travaille notamment à son adaptation sur le maïs.
Matériel adéquat
Le drone ne fait pas tout ! Bénéficier pleinement de ses avanta-ges, à savoir l’économie de fertili-sant, suppose d’être bien équipé et d’adopter les bonnes pratiques.
Présente à la journée de démonstration, la FDCuma du Puy de Dôme a, par exemple, rappelé que l’achat en commun d’un matériel de fertilisation performant était indispensable.
Etienne Beulin, jeune agriculteur au Cheix-sur-Morge témoigne. Depuis son installation sur le Gaec familial, il a changé ses pratiques pour améliorer les résultats de la fertilisation et surtout réduire les charges. Son point de départ : une formation sur la pulvérisation à bas volume. « J’ai beaucoup appris sur les actions des différents produits. Depuis, je réfléchis davantage à quand, comment et pourquoi je réalise un traitement. Ces simples adaptations me permettent de gagner en efficacité et surtout de réduire les volumes utilisés. Par exemple, maintenant avec un pulvérisateur je traite 20 ha contre environ 10-15 auparavant.» L’autre secret du jeune agriculteur est de passer ses nuits sur le tracteur. «La nuit, il n’y a pas de vent et l’hygrométrie est parfaite. J’arrête au levé du soleil. Je traite l’intégralité des 130 hectares. Alors oui, cela demande des sacrifices mais nous obtenons ainsi de bien meilleurs résultats.» Etienne Beulin utilise le service drone de la Chambre d’agriculture pour survoler ses parcelles. Le jeune agriculteur est conquis par cette nouvelle technologie. Les analyses obtenues lui ont permis de réaliser une économie de 18 unités d’azote. «L’année prochaine je ferai survoler une trentaine d’hectares de blé contre dix cette année » promet-il.
En savoir plus sur le service de vol par drone, contactez Alexis Busserol, Chambre
d’agriculture du Puy-de-Dôme au 04.73.44.45.26.