Le Cantal se dote d´un guide à l´installation en diversification
Au cours d´un forum entièrement consacré à la diversification agricole, l´exemple du Morvan, pionnier dans la mise en oeuvre de solutions innovantes, a été mis en avant.
Longtemps perçue comme "marginale", au sens négatif du terme, la diversification agricole est aujourd´hui prise très au sérieux. D´autant qu´il est démontré que ce type d´agriculture crée davantage d´emplois que des productions "classiques". Des commissions sont montées dans les syndicats, des techniciens embauchés à la Chambre d´agriculture, des groupements se mettent en place, des forums sont organisés... Le 3e forum de la diversification dans le Cantal s´est tenu le 14 novembre dernier, à Giou-de-Mamou. Une initiative qui revient aux Jeunes agriculteurs, à l´association Bienvenue à la ferme, à la Chambre d´agriculture, au Groupement des éleveurs de productions avi-cunicoles du Cantal (Gepacc) et qui recueille cette année le concours de la FDSEA. Ces rencontres professionnelles ont pour objet de créer des échanges entre les agriculteurs qui ont fait le choix de ces productions variées, mais aussi de donner le goût à des jeunes de s´installer et surtout de sécuriser ces installations en sensibilisant diverses organisations professionnelles agricoles. Le Cantal n´est pas la seule région à s´intéresser de près à ce sujet. Même si le département n´a pas à rougir des moyens qu´il met en oeuvre en faveur de la diversification, d´autres régions font mieux... parce qu´elles s´y sont pris plus tôt.
Un centre de ressources
C´est le cas du territoire du Morvan, à cheval sur les 4 départements de Bourgogne. Un Centre d´études et de ressources sur la diversification (Cerd) y a vu le jour dès 1990. "L´association est née d´agriculteurs qui ne se reconnaissaient pas dans les structures existantes, notamment quant à l´appui technique", explique l´invitée du forum cantalien, Françoise Morizot, directrice du Cerd. "Bien que des efforts aient été enregistrés ces dernières années dans les organisations professionnelles, notre mission reste bien l´accompagnement de porteurs de projets", confie-t-elle en évoquant les 400 demandes enregistrées par an ! "Nous intervenons en complémentarité avec les techniciens spécialisés embauchés dans chacune des chambres d´agriculture de notre secteur". En outre, le Cerd réalise à la demande des études de marché et de marketing. Sur la vingtaine "d´approches de marché" qui sont réalisées tous les ans, la plupart visent un marché local ; deux ou trois demandes portent sur un marché régional, voire national. Enfin, le Cerd est aussi un centre de ressource, de conseils et de formation sur des sujets pointus comme la transformation fermière, l´hygiène dans les laboratoires, etc.
Un guide de 600 pages
Enfin, Françoise Morizot a présenté l´outil principal mis à la disposition des porteurs de projets diversifiants : un référentiel réactualisé tous les ans, dont la rédaction mobilise les 3 salariés du Cerd plusieurs mois dans l´année. Ce guide, qui ne cache rien des difficultés liées à l´installation ou à la recherche de marchés porteurs qui ne minimisent pas les exigences sanitaires, n´est pas un encouragement à se lancer dans des productions diversifiées. Toutefois, ceux qui parviennent à surmonter les principaux obstacles, à commencer par le foncier, s´en tirent plutôt bien. Là où la moyenne des exploitations "classiques" emploie 1,3 unité de travail humaine (UTH), on en compte 2,1 sur les exploitations à production diversifiante. Une donnée qui ne laisse pas insensible le président de la Chambre d´agriculture du Cantal, Louis-François Fontant, qui est également président régional du Suat (service agrotouristique). "L´emploi généré suffit à être mieux entendu", estime-t-il, se félicitant d´une commission spéciale à la Chambre régionale d´agriculture. Une échelle relativement pertinente car, comme l´a souligné Bernard Berthelier, directeur de la Chambre d´agriculture du Cantal, un référentiel national est peu utilisable tant les productions liées aux territoires sont variées et les contextes différents selon les régions. C´est d´ailleurs la raison pour laquelle le Cantal a décidé de sortir son propre document, certes plus modeste que celui du Cerd, mais ce n´est sans doute qu´un début, vers une organisation structurée des productions en diversification dans le département.
Un centre de ressources
C´est le cas du territoire du Morvan, à cheval sur les 4 départements de Bourgogne. Un Centre d´études et de ressources sur la diversification (Cerd) y a vu le jour dès 1990. "L´association est née d´agriculteurs qui ne se reconnaissaient pas dans les structures existantes, notamment quant à l´appui technique", explique l´invitée du forum cantalien, Françoise Morizot, directrice du Cerd. "Bien que des efforts aient été enregistrés ces dernières années dans les organisations professionnelles, notre mission reste bien l´accompagnement de porteurs de projets", confie-t-elle en évoquant les 400 demandes enregistrées par an ! "Nous intervenons en complémentarité avec les techniciens spécialisés embauchés dans chacune des chambres d´agriculture de notre secteur". En outre, le Cerd réalise à la demande des études de marché et de marketing. Sur la vingtaine "d´approches de marché" qui sont réalisées tous les ans, la plupart visent un marché local ; deux ou trois demandes portent sur un marché régional, voire national. Enfin, le Cerd est aussi un centre de ressource, de conseils et de formation sur des sujets pointus comme la transformation fermière, l´hygiène dans les laboratoires, etc.
Un guide de 600 pages
Enfin, Françoise Morizot a présenté l´outil principal mis à la disposition des porteurs de projets diversifiants : un référentiel réactualisé tous les ans, dont la rédaction mobilise les 3 salariés du Cerd plusieurs mois dans l´année. Ce guide, qui ne cache rien des difficultés liées à l´installation ou à la recherche de marchés porteurs qui ne minimisent pas les exigences sanitaires, n´est pas un encouragement à se lancer dans des productions diversifiées. Toutefois, ceux qui parviennent à surmonter les principaux obstacles, à commencer par le foncier, s´en tirent plutôt bien. Là où la moyenne des exploitations "classiques" emploie 1,3 unité de travail humaine (UTH), on en compte 2,1 sur les exploitations à production diversifiante. Une donnée qui ne laisse pas insensible le président de la Chambre d´agriculture du Cantal, Louis-François Fontant, qui est également président régional du Suat (service agrotouristique). "L´emploi généré suffit à être mieux entendu", estime-t-il, se félicitant d´une commission spéciale à la Chambre régionale d´agriculture. Une échelle relativement pertinente car, comme l´a souligné Bernard Berthelier, directeur de la Chambre d´agriculture du Cantal, un référentiel national est peu utilisable tant les productions liées aux territoires sont variées et les contextes différents selon les régions. C´est d´ailleurs la raison pour laquelle le Cantal a décidé de sortir son propre document, certes plus modeste que celui du Cerd, mais ce n´est sans doute qu´un début, vers une organisation structurée des productions en diversification dans le département.