Le bus numérique du Département converti en centre de tests itinérant
En complément des drive tests, la collectivité met à disposition du Sylab l’un de ses bus CyberCantal transformé en centre de tests
“On a fait un choix entre la santé et le service. En faisant le bilan avantages/inconvénients, il nous a semblé plus important d’assurer la santé des Cantaliens” : le président du Conseil départemental Bruno Faure n’a pas tergiversé longtemps pour reconvertir un des bus numériques de la collectivité, labellisés France Services(1), au service d’une autre cause : la lutte contre la Covid. À compter de ce lundi 9 novembre, ce bus CyberCantal, spécifiquement équipé, sera ainsi mis à disposition, ainsi qu’un chauffeur, d’une équipe mobile du laboratoire Sylab afin d’aller au plus près du terrain tester les Cantaliens. “L’idée est qu’il aille sur des sites identifiés en concertation avec l’ARS (Agence régionale de santé, NDLR) et le laboratoire en fonction des foyers éventuels, des inquiétudes qui peuvent se nourrir ici ou là. Le succès de la lutte contre la Covid repose sur les tests et le contact tracing”, a exposé mercredi matin Bruno Faure faisant valoir la réactivité de la collectivité face à l’évolution de la situation sanitaire et aux caractéristiques d’une population rurale souvent éloignée des centres de tests.
Réactivité et adaptation
Rapidité et simplicité sont donc les maître-mots de cette opération élaborée dans le cadre de discussions régulières avec l’Ordre des médecins et son président Jean-François Collin. Ce bus “volant” pourra ainsi intervenir le matin dans une commune, l’après-midi dans une autre sachant que le contact en amont avec le laboratoire Sylab reste la règle. Ce dispositif vient en complément des trois “drive tests” déployés par le Département(2) il y a plusieurs mois déjà dans chacun des trois arrondissements en relais des anciens Cmas, les Centres médicaux d’arrondissement sécurisés installés lors du premier confinement pour accueillir les Cantaliens potentiellement contaminés. Des drive tests qui ont montré ces dernières semaines toute leur pertinence avec une moyenne de 350 passages par jour aux Haras d’Aurillac, une soixantaine sur Jaleyrac, une quarantaine sur Saint-Flour. Soit pas loin de 600 prélèvements et analyses en incluant les 150 réalisés par l’hôpital aurillacois Henri-Mondor.
Le casse-tête du repas au collège
Cette annonce était aussi l’occasion pour Bruno Faure et Sylvie Lachaize, vice-présidente à la solidarité sociale, d’évoquer la mise en place des nouveaux protocoles en vigueur depuis le 2 novembre dans les 22 collèges gérés par la collectivité et de saluer l’implication et les efforts des agents du Département. “L’ensemble de nos équipes travaillent d’arrache-pied pour un nettoyage renforcé. On travaille également avec l’Éducation nationale de manière à adapter le fonctionnement, l’idée étant que ce soit les professeurs qui changent de salle et pas les élèves”, a indiqué le président du Département, précisant que dans certains établissements, des renforts ponctuels ont été recrutés. Et en soulignant un secteur plus délicat : le réfectoire et un temps de repas soumis à de nouvelles prescriptions en termes de distanciation entre élèves notamment. “Des collèges avec trois services entre 12 heures et 13 h 30, ça veut dire 30 minutes par service en incluant le nettoyage...” Le collège de la Ponétie est à cet égard emblématique des difficultés d’application du protocole national avec plus de 80 % de demi-pensionnaires aujourd’hui contre 10 % quand l’établissement a été érigé. Ce qui a conduit dès cet été la collectivité à anticiper la rentrée de septembre en convertissant le CDI en réfectoire avant de futurs travaux annoncés.
“Il faut être capable d’adapter l’ensemble de nos dispositifs pour rester au service des Cantaliens”, a répété Bruno Faure.
(1) Le second bus départemental France Services continue d’aller au contact des Cantaliens pour assurer l’accès à ses services, mais aussi aux démarches administratives.
(2) Qui continue par ailleurs de mettre à disposition de l’association des médecins libéraux du Cantal trois véhicules.