L'arrêté cadre sécheresse devient plus lisible
La Préfecture du Puy-de-Dôme a dévoilé la semaine dernière la nouvelle forme de son arrêté cadre sécheresse pour faciliter la communication auprès des particuliers notamment.
La Préfecture du Puy-de-Dôme a dévoilé la semaine dernière la nouvelle forme de son arrêté cadre sécheresse pour faciliter la communication auprès des particuliers notamment.
La succession des sécheresses ces dernières années a contraint la Préfecture à déclencher régulièrement l'arrêté cadre sécheresse. Depuis sa dernière révision en 2023, il a montré cette même année des limites notamment en termes de compréhension auprès des particuliers. Tandis que les zones de restrictions à usage professionnel (irrigation, industrie...) étaient bien comprises par ce public, le citoyen lambda en revanche avait bien des difficultés à comprendre pourquoi et surtout s'il était concerné par cette réduction obligatoire des usages de l'eau. En effet, l'année précédente des communes se sont retrouvées en restriction alors que les communes adjacentes ne l'étaient pas. Les services de l'État ainsi que de la Préfecture du Puy-de-Dôme et les membres du comité départemental de l’eau (CDE) ont alors engagé dès l'hiver 2023 un travail de clarification. De celui-ci découle désormais un nouvel arrêté cadre sécheresse qui a fait l’objet d’un avis favorable du CDE en date du 29 avril 2024 puis d’une consultation dématérialisée du public du 7 au 28 mai 2024. Le préfet du Puy-de-Dôme a signé ce nouvel arrêté le 07 juin dernier mais en raison des élections législatives et du droit de réserve imposé, ces changements ne sont communiqués qu'aujourd'hui.
Une carte particuliers, une carte profesionnels
Cette nouvelle communication clarifie les choses auprès du grand public » - Joël Mathurin, préfet du Puy-de-Dôme.
La principale évolution de l'arrêté cadre sécheresse concerne une distinction claire de deux zonages (2 cartes) de restrictions des usages :
- un zonage « eaux souterraines et eau potable » (13 zones) pour les usages de l’eau à partir d’un puits (eau souterraine) ou à partir du réseau d’eau potable (eau du robinet). Ce zonage concerne notamment les particuliers ;
- un zonage « eaux superficielles » (14 zones) pour les usages de l’eau à partir d’un pompage en direct dans un cours d’eau.
Ces deux zonages peuvent ponctuellement donner lieu à des niveaux de restrictions différents sur une même commune : par exemple, si les cours d’eau de la zone sont en tension, les usages à partir de pompages en direct dans les cours d’eau (eaux superficielles) seront soumis à des restrictions (par exemple pour l’irrigation), alors qu’il est possible que dans le même temps les nappes souterraines servant à l’alimentation en eau potable de la population ne soient pas en tension et ne donnent pas lieu à des restrictions. Inversement, il est possible que les nappes souterraines soient en tension, en raison par exemple d’une recharge hivernale insuffisante, et donnent lieu à des restrictions d’usage à partir du réseau d’eau potable (interdiction d’arrosage en journée, etc.), alors que dans le même temps des pluies récentes conduisent à des débits des cours d’eau satisfaisants et à l’absence de restrictions sur les usages à partir des prélèvements directs en cours d’eau. Les restrictions sont chaque fois adaptées à l’état de la ressource en eau concernée.
« Cette nouvelle communication clarifie les choses auprès du grand public » explique le préfet Joël Mathurin qui veut renforcer la communication pédagogique auprès des particuliers plutôt que d'appliquer une stratégie punitive à l'encontre de ceux qui ne respectent pas les restrictions. « Avant de contrôler les gens, nous devons leur faire comprendre pourquoi il y a une interdiction à laver sa voiture par exemple. » Le préfet invite d'ailleurs les citoyens à maintenir un comportement sobre vis-à-vis de leur consommation en eau malgré la bonne situation actuelle des ressources en rappelant « nous n'aurons pas ça tous les ans ».
Lire aussi -> Prairies sensibles : Des solutions en vue pour les éleveurs