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L’appel du terrain

Ce mercredi 26 octobre, dans l’Orne, Xavier Beulin président de la FNSEA est venu apporter son soutien à un Gaec familial dont l’activité principale est la production de lait. L’occasion d’aborder les crises, leurs solutions mais aussi les autres sujets « brûlants » du moment.

© Actuagri

Aucune question n’a été esquivée par Xavier Beulin, le président de la FNSEA. Venu rencontrer des éleveurs réunis en Gaec dans le département de l’Orne, ce mercredi 26 octobre, ce dernier a répondu sans détour aux nombreuses interrogations de ses collègues producteurs. La crise bien sûr, a été au cœur des échanges, mais aussi d’autres sujets, revenus au premier plan : refinancement des exploitations, décret phytos, drainage, zones défavorisées, organisation de producteur, cœur de gamme, marchés à l’export, négociations commerciales... La liste est longue et les dossiers techniques. Tour d’horizon.

Plan de refinancement : problème au niveau de la garantie
Afin de mettre en place un plan des plus efficaces pour aider au mieux les exploitants en difficulté, Xavier Beulin demande à ce que le coût de la garantie ne soit pas à la charge de ces derniers. Pour l’heure, la moitié serait portée par les banques. En revanche, l’autre partie du cautionnement pose problème, car l’État ne la prendrait en charge que sous réserve de conditions multiples. Or, « ces conditions obligeraient un bon nombre d’agriculteurs à avoir recours à des comptables », explique Anne-Marie Denis. Un coût supplémentaire estimé entre 1 000 et 1 500 euros, ce qui, au regard de la crise profonde traversée par les agriculteurs, deviendrait prohibitif.

Du nouveau sur l’arrêté phyto 2006
Coïncidence des agendas, la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, effectuait elle-aussi un déplacement dans l’Orne deux jours auparavant. Son annonce en faveur de la notification de l’arrêté 2006, qui encadre l’épandage des produits phytosanitaires, a surpris son monde. Au matin du mercredi 26 octobre, Xavier Beulin, a appelé le Premier ministre, Manuels Valls, afin d’en avoir la confirmation. La décision a belle et bien été validée par l’exécutif. Le président de la FNSEA n’a pas, pour autant, souhaité crier victoire, et a préféré saluer le travail des équipes FNSEA et FDSEA au niveau des territoires et au plan national. « Pour nous, cette victoire syndicale est une très bonne nouvelle car l’Orne est un département en tête de bassin composé de beaucoup de cours d’eau », souligne Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA de l’Orne.

Drainage, zones défavorisées…
Dans un département comme celui de l’Orne, considéré comme « tête de bassin », la question des zones humides demeure fondamentale. Pour autant, la pratique du drainage devient de plus en plus compliquée. « En 2006, 95 % des dossiers de demande de drainage étaient acceptés, aujourd’hui seulement 38 % », analyse Sylvain Delye, membre de la FRSEA Normandie. Et les dérogations coûtent chères. Relatif aux « zones défavorisées » cette fois, une nouvelle cartographie nationale dévoilée le mardi 25 octobre, applique une méthodologie de moyenne qui inquiète les agriculteurs. « Les indicateurs utilisés sont juste hallucinants », lance ainsi Sylvain Delye. En jeu derrière cette cartographie, l’obtention des aides ICHN (Indemnité compensatoire de handicap naturel) et celles liées à l’installation des jeunes.

FAC, marchés à l’export…
Plusieurs agriculteurs ont demandé à Xavier Beulin, si l’année 2016 allait prévoir, à l’instar de 2015, un fonds d’allégements des charges (FAC). « On a besoin de quelque chose », insiste l’un d’eux. « Le FAC sera vraisemblablement appliqué dans certains départements et sera réservé au 10 % des agriculteurs qui passeront dans les cellules d’urgence », explique le président de la FNSEA. Par ailleurs, celui-ci s’est dit déterminé à trouver davantage de marchés à l’export. « On a besoin de dégager le marché européen ». Pour ce faire, les certificats sanitaires sont cruciaux. Or, les équipes de vétérinaires de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) du ministère présentent des effectifs très réduits (au nombre de 6 pour traiter environ 400 demandes de certificats par an). Le Cœur de gamme fait également partie des stratégies soutenues par la FNSEA.

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