L’ALL se rapproche de ses homologues aquitains et picto‑charentais
Le 19 avril dernier, l’assemblée générale de l’association laitière limousine (ALL) a été l’occasion pour ses membres de faire le point sur la situation de la filière lait et d’envisager les rapprochements possibles au sein de la nouvelle grande région.
Un an tout juste après la fin des quotas, les membres de l’ALL et leur nouveau président Jean-Pierre Brousse ont fait le bilan des derniers mois écoulés. Le constat est sans appel : le tassement de la demande mondiale et une production en hausse ont causé l’effondrement des prix en 2015. Les trésoreries sont tendues et les revenus des producteurs laitiers en berne. En Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, les livraisons ont chuté (-2,3 %) de même que les prix (-15 %). À noter : le cheptel bovin lait limousin représente 13 % du cheptel de la nouvelle région. La filière caprine s’en sort un peu mieux avec des livraisons stables et un prix en légère progression. Le code mutuel, pendant de la Charte des bonnes pratiques d’élevage pour la filière caprine, a par ailleurs été rénové en 2015. La nouvelle version marque l’engagement dans une démarche RSE : responsabilité sociétale et environnementale. La rénovation de la charte des Bonnes pratiques d’élevage dont la dernière version date de 2012 est elle aussi envisagée.
Des subventions en baisse
Du point de vue régional, l’année 2015 a vu la mise en place des contrats d’action collective (CAC) venus remplacer les contrats de progrès. En 2016, les CAC sont directement impactés par la réforme territoriale. En effet, si trois appels à projets (un par ancienne région) ont été lancés fin 2015, un seul comité de sélection Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes a étudié les dossiers en mars. Lors de l’assemblée générale de l’ALL, Louis Garrouste de FranceAgrimer a indiqué que 154 demandes avaient été déposées pour un montant de 2 millions d’euros. Bien au dessus de l’enveloppe prévue de 1,625 million d’euros. Après une première sélection des dossiers qui s’est révélée insuffisante, le comité a pris la décision de limiter le taux d’aide à 70 % au lieu de 80 %. Pour l’ALL, l’enveloppe octroyée se monte à un peu plus de 30 000 euros, soit 11 % de moins que l’an passé. Toujours au niveau régional, les membres de l’assemblée sont revenus sur plusieurs réunions de travail avec la Région ALPC. Pour les responsables laitiers, la Région semble avoir pris la mesure de la crise laitière et il est nécessaire que les cellules d’urgence soient activées. En réponse à la DDT de Haute-Vienne qui soulignait le fait que ces cellules sont déjà actives, Jean-Pierre Brousse a attiré l’attention sur le fait que : « les dossiers qui ont été traités jusqu’à maintenant sont bien en deçà de ceux qui vont probablement arriver avec les résultats comptables de 2015… »
Un rapprochement à l’étude
Plusieurs rencontres entre les acteurs des filières d’élevage en aquitaines, limousines et picto-charentaises ont eu lieu ces derniers mois afin d’envisager leur avenir commun. Pour l’heure, le fonctionnement des trois anciennes régions a été mis à plat. À côté de l’organisation limousine dans laquelle coexistent quatre maîtres d’œuvre*, les régions Aquitaine et Poitou-Charentes ont choisi de se rassembler. En Aquitaine, le Comité régional de l’élevage (COREL), piloté par la Chambre régionale d’agriculture, échange sur les problématiques des filières et valide leurs orientations. Le GIE Herbivores Aquitaine rassemble l’ensemble des organisations professionnelles au sein de quatre commissions. Elles définissent les orientations techniques et conduisent les programmes. Enfin, en Poitou-Charentes, les maîtres d’œuvre sont réunis au sein du GIE Élevage constitué en collèges par filière. Dans les semaines à venir, les acteurs devront se mettre d’accord sur un schéma d’organisation. Si pour l’heure, les débats sont ouverts, les services de l’État semblent préférer un interlocuteur unique comme l’a souligné le représentant de FranceAgrimer.
* ALL, ARBOVI, ARDEPAL et AROL