Assises du lait
L’alimentation sera sécurisée, si on sécurise l’élevage
Les premières Assises du lait se sont tenues la semaine dernière aux Sables d’Olonne. L’occasion pour la filière
de se projeter sur l’avenir de la France laitière.
Les premières Assises du lait se sont tenues la semaine dernière aux Sables d’Olonne. L’occasion pour la filière
de se projeter sur l’avenir de la France laitière.
" La Vendée vous accueille enfin ! ", c’est sur ces mots de bienvenue que Patrice Remaud, président de la section laitière de la FDSEA de Vendée, a accueilli les 250 congressistes des Assises du lait, qui se sont tenues mercredi 1er et jeudi 2 décembre, aux Sables d’Olonne. Initialement, cet événement devait se tenir en mars 2020, cependant la situation sanitaire a contraint les organisateurs à déplacer la date. C’est donc dans un contexte toujours sous protocole sanitaire, que ces Assises se sont tenues dans un département " riche de lait, riche d’hommes et associé à une région AOP. "
Justement, l'évolution du cahier des charges du beurre Charentes-Poitou, qui va générer de nouvelles façons de travailler pour les producteurs, était au cœur des discussions lors de ces Assises. Quels impact et rôle pour la coopération ? Le syndicalisme ? Pour quelles rémunérations ? Autant d’interrogations qui ont ouvert le débat sur l’avenir de la filière laitière et des éleveurs.
Locomotive du monde durable
À cette question, le temps de projection de mercredi après-midi a permis de poser des bases et d’apporter une ouverture sur les habitudes de consommation, de perception des consommateurs et les enjeux de l’alimentation. Sophie Helaine, chef de l’unité de suivi et d’évaluation à la direction générale de l’agriculture à la Commission européenne est notamment intervenue sur la future PAC en dressant un état des lieux sur l’agriculture, la décrivant comme " multiple et compétitive ". " Au fil des années, nous avons gagné en efficacité et avons augmenté la productivité, tout en stabilisant l’impact environnemental. C’est bien, mais il faut aller plus loin maintenant sans diminuer le cheptel, en augmentant la durabilité de tous les systèmes et en maintenant la sécurité alimentaire. " Cette notion de " sécurité " est présente également dans la prise de parole de Sébastien Abis, directeur du club Demeter et chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). " Les trois S : sécurité, santé et soutenabilité, devraient être les piliers des agriculteurs. Sécurité, car l’agriculture stabilise et sécurise l’alimentation ; santé, car une alimentation saine allonge l’espérance de vie, bien manger c’est une assurance vie ; et enfin, soutenabilité car les agriculteurs doivent continuer à contribuer à réparer la planète en assumant le rôle que vous jouez déjà. Vous devez être la locomotive du monde durable. "
Différents points qui ont eu le mérite de rappeler aux agriculteurs leurs impacts et leurs utilités dans le quotidien des consommateurs et dans l’alimentation… Mais, à l’inverse, les auront-ils rassurés sur leur avenir et répondu à la question : qui les sécurise eux ? Les ateliers de jeudi matin ont apporté leurs lots de réponses.