L’aide au logement des saisonniers prolongée pour 2021
Lancée en 2020 en réponse à la crise sanitaire, l’aide financière allouée aux saisonniers du secteur agricole pour leur logement est prolongée pour la saison 2021. Faiblement utilisé, ce soutien direct permet pourtant à un salarié agricole de toucher jusqu’à 600 € pour financer son hébergement.
Mobilisée à la demande des partenaires sociaux par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et le groupe Action logement, une aide exceptionnelle, pouvant aller jusqu’à 600 €, permet aux salariés saisonniers des entreprises agricoles de faire face à leurs frais d’hébergement. « D’un montant de 150 €, l’aide peut être demandée jusqu’à six mois après le démarrage de l’activité. Le bénéfice de l’aide est plafonné à quatre mois pour un même ménage (l’aide peut par exemple être perçue deux mois une année et deux mois l’année suivante) », rappelle Action logement Auvergne-Rhône-Alpes dans un communiqué le 27 mai.
Peuvent y souscrire « les salariés des entreprises agricoles quels que soient leur effectif, l’ancienneté et la nature du contrat de travail. Les intérimaires sont éligibles à l’aide s’ils exercent au sein d’une entreprise du secteur agricole », précise l’acteur du logement social et intermédiaire en France. Seule exigence : que le lieu d’hébergement ne soit pas la propriété de l’exploitant, sans quoi les employés ne pourront prétendre à l’aide puisqu’ils seront considérés comme étant logés par leur employeur.
450 000 € consommés… sur 6 M€
Lancée en 2020, l’aide d’Action logement a été partiellement utilisée, tant et si bien que la période d’utilisation des fonds initiaux (6 M€ au niveau national) est prolongée sur 2021. « 450 000 € ont été consommés depuis avril 2020, représentant environ 800 salariés aidés », indique Carole Martin Bourget, directrice régionale adjointe d’Action logement services Auvergne-Rhône-Alpes. « L’aide n’est pas bien connue par les exploitants et les saisonniers », concède-t-elle, d’où sa faible utilisation pour l’instant et son prolongement. « Beaucoup de saisonniers agricoles sont logés par l’employeur en direct », nuance-t-elle cependant.
Sans date de fin, le dispositif, financé par la participation des employeurs agricoles à l’effort de construction (PAEC), a aussi pour but rendre le travail agricole plus attractif et de faire venir la main-d’œuvre « là où il y a des besoins ». Il permet de couvrir tout ou partie des frais d’hébergement, là où il est parfois difficile de trouver un logement disponible et/ou à bon prix, surtout dans des régions très touristiques.
Sujet de préoccupation central
« Même modestement développé, le soutien financier apporté aux saisonniers » pour leur gîte « a été positif là où il a été mis en place », soutient Pascal Servier, élu FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, en charge de l’emploi. « Avec ou sans crise sanitaire, le sujet du logement des saisonniers est récurrent. Les logements collectifs chez les agriculteurs ou ailleurs sont soumis à des règles et des mises aux normes très exigeantes. Faciliter l’hébergement ne peut qu’aller dans le bon sens. »
Le dispositif actuel pourrait-il être pérennisé, voire étendu ? Trop tôt pour y répondre, selon Carole Martin Bourget. « Il est nécessaire d’analyser la distribution des aides pour connaître les besoins auxquels elles ont répondu. » Pour Pascal Servier, l’initiative a le mérite d’avoir mis sur la table un sujet de préoccupation central pour l’attractivité de l’emploi agricole.