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L’agriculture, un champ de possibles coalitions parlementaires

La méthode de compromis encouragée par le gouvernement a déjà existé dans le premier quinquennat sur les sujets agricoles. Pour cette nouvelle mandature, les oppositions restent prêtes à travailler avec la majorité, à condition de respecter leurs lignes rouges.

La méthode de compromis encouragée par le gouvernement a déjà existé dans le premier quinquennat sur les sujets agricoles. Pour cette nouvelle mandature, les oppositions restent prêtes à travailler avec la majorité, à condition de respecter leurs lignes rouges.
La méthode de compromis encouragée par le gouvernement a déjà existé dans le premier quinquennat sur les sujets agricoles. Pour cette nouvelle mandature, les oppositions restent prêtes à travailler avec la majorité, à condition de respecter leurs lignes rouges.
© Assemblée nationale

Comme le montre déjà le projet de loi sur le pouvoir d’achat, ce sera l’enjeu de ce début de quinquennat pour la majorité : construire, amendement par amendement, des alliances limitant les initiatives des oppositions. Mais cette méthode de dialogue ne devrait pas bouleverser l’équilibre sur les sujets agricoles, selon les experts et parlementaires interrogés par Agra Presse. « En agriculture, tout le monde demande à l’État d’intervenir », résume le lobbyiste Pierre Degonde, directeur chez Euralia (les Mousquetaires, Limagrain, Actia).
Le quinquennat passé a d’ailleurs prouvé la capacité de la majorité et des oppositions à travailler ensemble. En juin 2021, la loi Égalim 2 a ainsi été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée en seconde lecture. En octobre suivant, les Républicains ont également voté en faveur du projet de loi sur l’assurance récolte, quand les socialistes se sont simplement abstenus. Ces textes, comme le rapport de la mission d’information sur la trajectoire de l’agriculture après le Covid publié en juillet 2020, ou encore celui dédié à la sortie du glyphosate dévoilé en décembre 2020, « nous ont rassemblés avec des expertises partagées », reconnaît le député socialiste Dominique Potier (Meurthe-et-Moselle).
Alors que le parti présidentiel ne compte plus que 250 sièges – soit 39 de moins que la majorité absolue, et 58 de moins que lors de la précédente législature – l’équilibre des débats se voit cependant bouleversé. Comme le montre l’analyse du cabinet de lobbying Séance publique, plusieurs députés de la majorité spécialistes des questions agricoles ont réussi à conserver leurs sièges, dont les élus Renaissance Stéphane Travert (ex-ministre de l’Agriculture), Frédéric Descrozailles et Sandrine Le Feur, ou encore le Modem Richard Ramos et l’UDI Thierry Benoît. Mais La République en Marche, devenue « Renaissance », a aussi perdu au passage plusieurs députés de poids, dont Célia Delavergne, Jean-Baptiste Moreau, ou encore Grégory Besson-Moreau. Des départs qui laissent de l’espace aux députés experts de l’opposition comme Julien Dive (LR), Dominique Potier (PS), Guillaume Garot (PS), ou encore Aurélie Trouvé (LFI).

Les oppositions posent leurs conditions…
« Pour l’instant, nous n’avons pas encore de perspectives claires sur les projets de la majorité », glisse le vice-président de la commission des Affaires économiques Julien Dive. En l’attente de textes détaillés, de nombreux élus des oppositions, comme le député RN Grégoire de Fournas, se disent cependant prêts à voter « les dispositions qui iront dans le bon sens ». Tout en envisageant déjà ce qu’ils pourront exiger avant de mettre leur expertise et leurs voix à disposition.
Dans le cadre de la loi d’orientation promise en février 2022 par le président, Marc Fesneau s’est par exemple montré ouvert à travailler sur le portage du foncier. Mais alors que le locataire de la Rue de Varenne doute de l’atteinte d’un consensus sur « le contrôle des structures et des Safer », Dominique Potier estime déjà qu’« un projet de loi qui ferait l’impasse de la régulation du marché foncier serait une hypocrisie ». Pour lui, comme pour Julien Dive, la loi Sempastous reste d’ailleurs sur ce sujet un rendez-vous manqué, notamment sur la régulation des sociétés.
De même sur le chèque alimentaire. Co-rapportrice du groupe sur l’inflation, Aurélie Trouvé envisage de soutenir la mesure, tout en prévenant qu’elle sera « très attentive aux modalités » qu’elle espère cibler « sur les plus bas revenus, les circuits courts et l’alimentation de qualité ». Une position partagée avec le député de la majorité et président de la commission du Développement durable, Jean-Marc Zulesi, qui prévoit, dans un entretien accordé à Agra Presse, de « pousser cette mesure vers une agriculture locale et durable, notamment pour nos concitoyens qui ont le moins de moyens ».

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