L’additif enzymatique Evanesto® accélère la biodégradation des films plastiques de paillage
Nouveau : la Start-up Carbiolice et le Groupe Barbier unissent leurs savoir-faire pour mettre au point des films de paillage biodégradables avec Evanesto® inside.
Un tout nouveau type de films de paillage biodégradables plus riches en plastique d’origine végétale (PLA), contenant l’additif enzymatique Evanesto® mis au point par Carbiolice, est en phase de développement grâce à la collaboration entre cette start-up riomoise (Puy-de-Dôme) et le Groupe Barbier de Ste Sigolène (Haute-Loire), leader français dans la fabrication de films destinés à l’agriculture.
«Des tests sur ces films de paillage avec Evanesto® inside sont actuellement en cours au sein de plusieurs stations expérimentales d’horticulture. Installés sur des surfaces d’environ 1 000 m² pour des cultures longues, les films sont analysés de leur pose en champs jusqu’au suivi de leur désintégration. Prévue pour une durée de 1 an, une comparaison des films sera réalisée avec un film classique en polyéthylène, un film de paillage biodégradable du marché ne contenant pas Evanesto® et des films de paillage avec Evanesto® inside. Les résultats complets de ces tests sont attendus pour mai 2021» expliquent les 2 entités dans un communiqué.
20% de PLA
L’innovation de ces films de paillage biodégradables «nouvelle génération» réside dans leur teneur en PLA. Jusqu’à maintenant, les films biodégradables contiennent une concentration limitée en PLA. «Avec Evanesto® inside les films peuvent désormais atteindre un taux de PLA de 20%, augmenter le taux de ressources renouvelables et leur durée de vie, tout en maintenant la biodégradabilité au sol» peut-on lire. L’additif Evanesto®, a été conçu pour permettre la biodégradation du PLA à température ambiante. En début d’année, des installations pilotes ont permis de valider les propriétés mécaniques et l’activité enzymatique résiduelle des films produits avec cet additif. Reste à valider les tests grandeur nature.
Selon Serge Vassal Président du Groupe Barbier, cette collaboration s’inscrit tout naturellement dans la politique du groupe. «Le groupe Barbier, résolument ancré dans son territoire et ayant positionné l’innovation et les sujets environnementaux comme stratégiques pour son développement, a entretenu une collaboration technique avec la société Carbiolice depuis sa création ; c’est donc tout naturellement que ce projet s’est noué pour être en position de proposer, à terme, des films de paillage avec Evanesto® inside répondant aux attentes des agriculteurs en matière de fonctionnalité, de contrôle des cinétiques, de désintégration et de biodégradation tout en garantissant la qualité des sols».
Cette innovation, 100% française, s’inscrit dans une logique pour répondre aux enjeux sanitaires et environnementaux auxquels nous sommes confrontés.
Éclairage avec Nadia Auclair, présidente de Carbiolice…
«On peut avoir une accélération de plus de 30% de la biodégradation…»
Qu’est-ce que l’additif enzymatique Evanesto®, développé par Carbiolice ?
Evanesto®, c’est un additif qui a comme principe actif une enzyme spécifique à un matériau plastique particulier, le PLA. Une fois le plastique dans le sol et les conditions réunies pour entamer sa biodégradation, cette enzyme va accélérer le phénomène pour arriver à une biodégradation complète. Cette enzyme joue le rôle classique d’une enzyme, comme celles dans notre organisme qui permettent par exemple de digérer le lait. Elle va venir couper les chaînes du plastique pour qu’il soit plus digeste pour les micro-organismes présents dans le sol. On peut avoir une accélération de plus de 30% de la biodégradation. C’est fonction de plusieurs facteurs : l’épaisseur de matériau, la concentration de l’additif qui se situe entre 0 et 10%. Dans les essais que nous avons fait avec Barbier, le pourcentage de notre additif se situait entre 3 et 5 %. Aujourd’hui, nous n’avons pas encore de résultats puisque les tests sont en cours dans le sol. Mais, des tests dans le compost montrent qu’on peut avoir jusqu’à 30% d’accélération à 4% d’additif dans le produit. Avec Barbier, on a testé plusieurs dosages.
Quand pensez-vous avoir les premiers résultats ?
Pour la fin de l’année. On a mis les essais en place ce printemps. En 6-8 mois nous aurons donc les premiers résultats sur la vitesse de biodégradation des plastiques de paillage en fonction des pourcentages d’additifs. Nous avons déjà des résultats prometteurs sur des essais à l’échelle pilote. Cette première étape a montré un intérêt sur les propriétés du produit, parce qu’il ne faut pas perturber les propriétés mécaniques du plastique, et à la fois sur le comportement en biodégradation. On a vu de bons résultats et c’est pour cela qu’on est passé à des essais en conditions réelles, en station de tests normés, avec 1 000 m2 de champs recouverts par nos films. Déjà la pose des films en champ s’est bien passée, sans problème mécanique. Maintenant ce qu’on va mesurer aussi, hormis le temps de biodégradation, c’est l’impact dans le sol, l’impact sur les cultures. Ce partenariat entre Carbiolice et Barbier, c’est pour couvrir tous les paramètres de l’application.
On a parlé de films de paillage. Est-ce que cet additif peut concerner d’autres produits plastiques ?
Oui tout à fait. Aujourd’hui, on teste cet additif dans l’emballage, sur des produits type films d’emballage mais aussi sur des produits un peu plus rigides tels des pots de yaourts, des barquettes, des gobelets, des capsules de café… Il y a un champ d’application large, dans le domaine agricole avec le paillage ou les pots horticoles, dans l’agro-alimentaire et l’emballage. Le but est soit la biodégradation dans le sol soit le compostage pour les composteurs domestiques comme industriels. On est en train de produire et le lancement commercial est prévu dès la rentrée avec les premières applications sur les films d’emballage.
Evanesto® est une vraie révolution…
Jusqu’à présent on n’avait pas une biodégradation ou une compostabilité complète ou suffisamment rapide. On a été les premiers à proposer une solution, Evanesto®, après 7 années de recherche ; on a déposé des brevets avec une couverture internationale. Et aujourd’hui, on l’amène jusqu’au bout, jusqu’au développement industriel et commercial. On souhaite que la promesse soit au rendez-vous…