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Lactalis va réduire sa collecte de lait en France

Le groupe Lactalis a annoncé, en milieu de semaine, vouloir réduire de 8 % sa collecte laitière en France d'ici 2030.

Cette baisse devrait s'opérer à partir de fin 2024. Lactalis compte réduire ses volumes de 450 millions de litres (Ml) de lait d’ici 2030, soit plus de 8 % de la collecte laitière française (5,1 milliards de litres). L’industriel baissera sa collecte de 160 ml dans l’Est et le sud des Pays de la Loire à l’horizon 2026. Selon la principale association d’organisations de producteurs livrant à Lactalis, l’Unell, « 272 producteurs sont ciblés » dans des « zones très circonscrites ». « Lactalis veut rompre leur contrat d’ici la fin de l’année et il y a un an de préavis, donc ça veut dire un arrêt de la collecte fin 2025 », explique le président de l’Unell Yohann Serreau à Agra Presse. Volumes de lait excédentaire ? En outre, d’ici 2030, Lactalis ne renouvellera pas son contrat de l’ordre de 160 Ml de lait avec « une coopérative ». Selon le président de la FNPL (producteurs de lait, FNSEA), Yohann Barbe, il pourrait s’agir d’Unicoolait (Lorraine, Alsace). Le groupe ne détaille pas sa stratégie pour « la seconde étape » qui concernera les 130 Ml restants. Les volumes concernés par le plan de réduction de Lactalis sont « des volumes de lait excédentaires », valorisés par l’industriel sur les marchés internationaux. « Une déflagration pour le milieu laitier » Lactalis souhaite « se recentrer sur les produits de grande consommation français, mieux valorisés car moins sujets aux aléas des marchés mondiaux », explique son communiqué. « L’annonce est une déflagration pour le milieu laitier », a réagi le lendemain le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, sur France info. « Quand vous êtes collectés par le numéro 1 mondial, vous avez le sentiment que vous êtes avec quelqu’un de solide et pourtant il y a des marchés mondiaux », a-t-il souligné. « Pour nous, l’enjeu ce matin est de s’assurer que les producteurs de lait continueront à trouver quelqu’un qui leur collecte le lait », a affirmé le patron du syndicat majoritaire. La FNPL reçue par Annie Genevard Dans la foulée de cette annonce, Yohann Barbe, accompagné de son secrétaire général, Stéphane Joandel, a été reçu par la ministre de l'Agriculture. La FNPL fustige la communication de Lactalis qui souligne que cette décision vise à soutenir la valorisation du lait aux producteurs, avec une nouvelle formule de prix du lait signée au printemps avec les OP. « Lactalis ne vise pas à une meilleure valorisation du prix du lait payé aux producteurs, mais plutôt à les lâcher sans scrupule ! pointe le syndicat dans un communiqué de presse. Comment s’assurer que demain les producteurs de lait seront encore collectés sur tous les territoires, sans qu’une concurrence interrégionale ne s’installe ? L’économie des territoires est fondamentale, nos responsables politiques locaux doivent aussi prendre la mesure de la situation. » Annie Genevard les a assurés de « son plein soutien et de son engagement aux côtés des producteurs pour maintenir une activité laitière dans les élevages concernés. Il est nécessaire que tous, à l’amont et à l’aval, unissent leurs efforts et leur volonté pour défendre notre capital productif alimentaire, dans la filière laitière comme dans les autres. Ce sera ma priorité. J’attends de nos leaders industriels le même engagement et la même ambition pour la production alimentaire française. »
© © O. AMY / CNIEL

Cette baisse devrait s'opérer à partir de fin 2024. Lactalis compte réduire ses volumes de 450 millions de litres (Ml) de lait d’ici 2030, soit plus de 8 % de la collecte laitière française (5,1 milliards de litres). L’industriel baissera sa collecte de 160 ml dans l’Est et le sud des Pays de la Loire à l’horizon 2026. Selon la principale association d’organisations de producteurs livrant à Lactalis, l’Unell, « 272 producteurs sont ciblés » dans des « zones très circonscrites ». « Lactalis veut rompre leur contrat d’ici la fin de l’année et il y a un an de préavis, donc ça veut dire un arrêt de la collecte fin 2025 », explique le président de l’Unell Yohann Serreau à Agra Presse.


Volumes de lait excédentaire ?


En outre, d’ici 2030, Lactalis ne renouvellera pas son contrat de l’ordre de 160 Ml de lait avec « une coopérative ». Selon le président de la FNPL (producteurs de lait, FNSEA), Yohann Barbe, il pourrait s’agir d’Unicoolait (Lorraine, Alsace). Le groupe ne détaille pas sa stratégie pour « la seconde étape » qui concernera les 130 Ml restants. Les volumes concernés par le plan de réduction de Lactalis sont « des volumes de lait excédentaires », valorisés par l’industriel sur les marchés internationaux.


« Une déflagration pour le milieu laitier »


Lactalis souhaite « se recentrer sur les produits de grande consommation français, mieux valorisés car moins sujets aux aléas des marchés mondiaux », explique son communiqué. « L’annonce est une déflagration pour le milieu laitier », a réagi le lendemain le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, sur France info. « Quand vous êtes collectés par le numéro 1 mondial, vous avez le sentiment que vous êtes avec quelqu’un de solide et pourtant il y a des marchés mondiaux », a-t-il souligné. « Pour nous, l’enjeu ce matin est de s’assurer que les producteurs de lait continueront à trouver quelqu’un qui leur collecte le lait », a affirmé le patron du syndicat majoritaire.


La FNPL reçue par Annie Genevard


Dans la foulée de cette annonce, Yohann Barbe, accompagné de son secrétaire général, Stéphane Joandel, a été reçu par la ministre de l'Agriculture. La FNPL fustige la communication de Lactalis qui souligne que cette décision vise à soutenir la valorisation du lait aux producteurs, avec une nouvelle formule de prix du lait signée au printemps avec les OP. « Lactalis ne vise pas à une meilleure valorisation du prix du lait payé aux producteurs, mais plutôt à les lâcher sans scrupule ! pointe le syndicat dans un communiqué de presse. Comment s’assurer que demain les producteurs de lait seront encore collectés sur tous les territoires, sans qu’une concurrence interrégionale ne s’installe ? L’économie des territoires est fondamentale, nos responsables politiques locaux doivent aussi prendre la mesure de la situation. » Annie Genevard les a assurés de « son plein soutien et de son engagement aux côtés des producteurs pour maintenir une activité laitière dans les élevages concernés. Il est nécessaire que tous, à l’amont et à l’aval, unissent leurs efforts et leur volonté pour défendre notre capital productif alimentaire, dans la filière laitière comme dans les autres. Ce sera ma priorité. J’attends de nos leaders industriels le même engagement et la même ambition pour la production alimentaire française. »

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