« La sélection génétique est importante pour l’avenir des élevages »
Sébastien Cluzel, éleveur dans le Puy-de-Dôme, a été élu, il y a quelques semaines, à la tête du Herd Book Charolais avec une ligne bien définie pour les cinq années à venir.
Sébastien Cluzel, éleveur Charolais dans le Puy-de-Dôme est depuis quelques semaines le nouveau président du Herd Book Charolais. Entre sécheresse et effondrement des cours, il prend ses fonctions dans un contexte mouvementé mais face auquel « la génétique peut apporter des solutions » est-il persuadé.
Qui est-il ?
Installé sur la commune du Montel-de-Gelat depuis l’an 2000, il élève environ 70 vaches dans la pure tradition de la sélection génétique. Il poursuit ainsi le travail entamé par son père dès 1975. Face à cet héritage, Sébastien Cluzel arrive bien armé avec en poche un DUT en Bio-Agronomie et plus de 15 ans d’expérience au sein du service Bovin Croissance du Puy-de-Dôme. Président du Syndicat Charolais de son département depuis neuf ans, il n’est pas exagéré d’affirmer que l’éleveur n’a d’yeux et d’esprit que pour la vache blanche. La Charolaise, première vache allaitante du département, a su se démarquer dans ce territoire et s’affirmer au niveau national grâce au « travail de tous les éleveurs et au dynamisme de ces derniers » souligne Sébastien Cluzel.
L’éleveur intègre donc naturellement le bureau du Herd Book Charolais en tant que secrétaire général. Désormais président de l’association nationale, il dessine une ligne conservatrice pour les cinq ans à venir.
Adieu les grosses carcasses mal conformées
Le Herd Book Charolais a été fondé par un petit groupe d’éleveurs en 1864. Désormais, il regroupe plus de 2 200 adhérents partout en France. « Nous sommes là pour donner des conseils et réaliser des apports techniques aux éleveurs pour qu’ils appréhendent les choix génétiques. » Une sélection basée depuis longtemps sur les besoins de ces derniers mais aussi de ceux du marché. Un marché devenu complexe où les demandes tendent à se multiplier plutôt qu’à s’uniformiser.
La Charolaise, parfaitement adaptée il fût un temps, semble aujourd’hui, aux dires de certains, moins correspondre à la demande bouchère. « La Charolaise est présente sur tous les marchés (haut et bas de gamme). C’est bien la preuve qu’elle est adaptée et que malgré des demandes difficiles à lire, les éleveurs savent faire les bons choix. Les rendements carcasses de nos animaux sont très bons (413 Kg de poids moyen/vache) avec une bonne finesse d’os. Certes nous avons encore des carcasses lourdes et mal conformées. Notre objectif est justement de ne plus en voir. » Il est vrai que la belle blanche s’habille, quel que soit le territoire, tant en vache type élevage que type viande. Au fil des années, elle a même su dépasser ses défauts selon Sébastien Cluzel. « Les difficultés au vêlage sont derrière nous. La Charolaise est devenue une vache à l’élevage facile. C’est une qualité non négligeable surtout pour l’avenir où les aléas climatiques sont appelés à se multiplier. » L’éleveur est ainsi persuadé que la sélection génétique reste le salut des exploitations, « un investissement sur l’avenir ».