La montée du véganisme est-elle inéluctable ?
Décryptage de la montée en puissance du véganisme avec Francis Wolff, professeur émérite de philosophie à l’École normale supérieure de Paris.
Réunie en congrès au Futuroscope à côté de Poitiers, la presse agricole et rurale s’est interrogée sur la montée en puissance du mouvement végane dans la société. Francis Wolff, professeur à l’École normale supérieure (ENS), a apporté des éléments de compréhension de ce phénomène dont les origines remontent aux années 1970 aux États-Unis et en Australie. Les idées prennent racine dans les universités où apparaissent des disciplines, comme le droit animalier ou l’éthique animaliste, portées par des professeurs militants puis se propagent par les médias et se développent ensuite dans la société. Deux doctrines coexistent : les welfairistes qui militent pour le bien-être animal et les abolitionnistes qui visent à supprimer toute exploitation animale par l’homme.
Le chercheur souligne que la France a longtemps été « en retard » sur les questions de protection animale, et « comme bien souvent en France, lorsque les idées modérées ne passent pas, on passe aux idées révolutionnaires ». Il considère qu’il n’y a pas de corrélation entre la conscience animaliste et la conscience humanitaire et pour preuve, la France des années 1980 était portée par des élans humanitaires sans s’interroger sur la cause animale et la société actuelle a plus d’empathie pour les animaux que pour les migrants qui bravent la Méditerranée.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1466, du 28 juin 2018, en page 10.