Limousine
"La limousine une race bien adaptée à notre mode d'élevage"
Franck André est installé, à temps plein depuis 2016, sur l'exploitation familiale à La Chapelle d'Aurec avec 50 vaches limousines et leur suite, sur 105 ha.
Franck André est installé, à temps plein depuis 2016, sur l'exploitation familiale à La Chapelle d'Aurec avec 50 vaches limousines et leur suite, sur 105 ha.
![Franck André éleveur de limousines à La Chapelle d'Aurec.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/haute-loire-paysanne_IMG_6677.jpg.webp?itok=k6ts7yyG)
Sur la commune de la Chapelle d'Aurec au lieu-dit Chazelet, les limousines de Franck André bénéficient d'un magnifique point de vue sur les hauteurs au delà de la vallée de la Loire, côté ouest du département. Installé à temps plein depuis 2016, cet ancien salarié de l'EDE puis de la Chambre d'agriculture, élève une cinquantaine de mères et leur suite, avec l'aide d'un salarié à temps partiel.
Double actif de 2009 à 2016, Franck André a fait le pas alors que l'exploitation familiale ne comptait que 44 ha et pouvait accueillir une trentaine de vaches allaitantes. Pas facile avec un parcellaire dont la moitié se situait à 7 km environ. Puis, ce jeune agriculteur a pu bénéficier en 2019 d'une opportunité à sa porte. "Mes oncles installés en lait dans le même village ont arrêté leur activité et j'ai alors pu atteindre une surface totale de 105 ha regroupés autour du siège d'exploitation et bénéficier de bâtiments à proximité". Tout a changé pour lui avec une structure plus intéressante. Et pour faire face à cette nouvelle organisation et ce surplus de travail, il a ainsi embauché l'un de ses oncles. "Quand je me suis installé à temps plein, je ne pensais pas que mes oncles allaient arrêter", reconnaît-il. Mais c'est pour lui une "vraie chance" pour pouvoir développer son élevage et l'optimiser.
Choix du sans corne
Aujourd'hui, le cheptel compte donc 50 mères de races limousines génétiquement sans cornes ; un choix assumé pour cet éleveur. "Premièrement, ça supprime la corvée de l'écornage indispensable car sinon il y a trop de risques pour les animaux, surtout pour les mâles en engraissement. Et puis, je trouve les animaux plus jolis sans cornes…". Franck souligne que c'est aussi "un effet de mode". Quant au choix de la limousine, "c'est une race qui conjugue des qualités d'élevage : facilité de naissance, qualités maternelles, et une qualité de viande : bon rendement carcasse, tendreté… C'est une race bien adaptée à notre mode d'élevage".
Tous les produits issus de ce troupeau sont engraissés. "Je fais principalement du JB (jeune bovin) de 400 à 480 kg" explique l'éleveur avant de détailler. Il passe 13 à 15 JB en vente direct auprès d'une clientèle dans un rayon de 15 kms autour de l'exploitation. C'est après une opération de distribution de flyers dans la commune et alentours qu'il s'est fait connaître, et depuis il compte quelque 150 clients dans ce périmètre. 4 ou 5 autres mâles partent comme reproducteurs dont une partie lors de la vente sans cornes. Le reste est commercialisé via la Coop du Mézenc/Sicarev. Quant aux femelles, il en garde 30 % pour le renouvellement, "à terme, je souhaite aussi vendre quelques reproductrices". 4 ou 5 femelles sont vendues à la Sicarev de même que les réformes.
Vers l'autonomie et le bio
L'objectif de Franck est de viser l'autonomie alimentaire sur son troupeau, un but réalisable aujourd'hui avec ses 105 ha. Pour cela, il fait 14 ha de luzerne enrubannée, 17 à 20 ha de céréales et le reste en prairies temporaires ou permanentes qu'il récolte en foin ou ensilage, ou destine à la pâture. L'éleveur souligne le point positif de son exploitation, à savoir "un parcellaire bien regroupé, idéal pour des vaches allaitantes".
Aujourd'hui en rythme de croisière, le jeune homme a néanmoins l'intention de convertir son élevage en bio, une étape qu'il ne peut pas encore franchir en raison du cahier des charges bio pour l'engraissement. Il doit encore faire des adaptations. "J'ai toujours envie d'évoluer, confie-t-il. Je souhaite optimiser mon exploitation en terme de temps et de confort de travail, d'équilibre financier…". Franck André aime son métier mais il recherche "une qualité de vie" avec du temps à consacrer à sa famille, sa femme et ses 3 enfants ; "j'essaie de me libérer 1 semaine à 10 jours pour partir en vacances".