Aliments du bétail
La France perd du terrain
Le Syndicat de l’industrie de l’aliment du bétail constate que si la France a pu maintenir en 2009 sa première place dans la production européenne, celle-ci est en plus fort recul que chez nos voisins.
En 2009, la production européenne d’aliments composés a atteint 145,6 millions de tonnes soit une baisse de 3,8 % par rapport à 2008. Parmi les premiers pays producteurs d’aliments du bétail, tous accusent des baisses de production allant de 1 à 7,5 %, l’industrie française pour sa part subissant une baisse de 6,2 %, l’une des plus fortes de l’Union européenne. Elle est néanmoins parvenue à préserver sa première position dans la hiérarchie européenne avec une production de 21,22 Mt, dont 8,47 Mt d’aliments volailles, 5,9 Mt d’aliments porcs et 4,92 Mt d’aliments bovins. Elle précède d’une courte tête l’Allemagne, 20,83 Mt (- 4,6 %), l’Espagne, 20,80 Mt (- 2,6 %), les Pays-Bas 14 Mt (- 3,7 %). Nos principaux concurrents ont donc enregistré une baisse moins importante que l’industrie française et Adolphe Thomas, le président du Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia) a souligné, à l’occasion de l’Assemblée générale du syndicat, le 4 juin au Mans, ce différentiel entre la France et les autres pays européens. Les productions animales françaises perdent régulièrement des parts de marché au profit de nos voisins à l’image de l’élevage qui souffre d’un manque de compétitivité par rapport à ses voisins. Participer à la relance de la compétitivité de l’élevage est donc un axe majeur de la politique des fabricants d’aliments composés. Cette compétitivité peut s’améliorer par un meilleur accès aux matières premières, la simplification de la gestion quotidienne de l’entreprise et la suppression des distorsions de concurrence.
La gestion des matières premières
S’agissant plus précisément des matières premières, leur palette s’élargit offrant aux fabricants des possibilités de formulations les moins coûteuses. Ainsi, la part des tourteaux de soja dans les incorporations fait place aux tourteaux de colza et autres coproduits issus de la production de biocarburants. Les cultures de protéagineux métropolitains, pois et féveroles, qui s’étaient effondrées, sont en forte reprise, fournissant à l’industrie de l’alimentation du bétail une source accrue de plantes à haute teneur en protéines. Enfin, les fabricants d’aliments utilisent au mieux, les fluctuations des prix des céréales dans le calcul de leurs coûts de production. Ainsi, cette campagne, le blé a nettement progressé dans les incorporations grâce à son prix attractif et sa richesse en protéines, au détriment du maïs qui s’est maintenu à un niveau de prix élevé par rapport aux céréales à paille.
Par une bonne gestion des matières premières, l’industrie peut jouer un rôle tampon entre le coût de ses approvisionnements et le prix de l’aliment livré à l’éleveur. Ce qu’elle a essayé de faire notamment lors de la grande flambée des cours des matières premières en 2007/2008.