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La FDSEA se penche sur l’avenir

C’est à l’auditorium de la Cité de la tapisserie à Aubusson que la FDSEA a organisé son 71e congrès annuel. Les débats se sont cristallisés sur l’avenir et les dossiers en cours.

De gauche à droite  Jean-Marie Colon, président de Jeunes Agriculteurs de Creuse, Patrick Bénézit, membre du bureau FNSEA, Pascal Lerousseau, président de la FDSEA de la Creuse, Antoine Cerles, ingénieur à l’Inra, Christian Arvis, secrétaire général de la FDSEA, et Nicolas Simonnet, vice président du Conseil départemental en charge de l’agriculture.
De gauche à droite  Jean-Marie Colon, président de Jeunes Agriculteurs de Creuse, Patrick Bénézit, membre du bureau FNSEA, Pascal Lerousseau, président de la FDSEA de la Creuse, Antoine Cerles, ingénieur à l’Inra, Christian Arvis, secrétaire général de la FDSEA, et Nicolas Simonnet, vice président du Conseil départemental en charge de l’agriculture.
© AM

L’auditorium de la Cité de la tapisserie était rempli à l’occasion du 71e con­grès de la FDSEA. Pascal Lerousseau, président de la FDSEA de la Creuse a souhaité ouvrir ce congrès sur un vibrant hommage à Xavier Beulin, président de la FNSEA, décédé brutalement : « Au lieu de montrer du doigt les personnes qui réussissent, essayons plutôt de nous en inspirer ». Il a rappelé que M. Beulin avait toujours été à son écoute et qu’il l’avait toujours aidé dans ses démarches auprès des différentes instances nationales.
Après le rapport financier et le rapport d’activité, les adhérents ont validé la nouvelle liste de leurs délégués cantonaux élus lors des réunions hivernales. Ces élections ont été marquées par l’adoption de la nouvelle carte cantonale. Ainsi, la nouvelle règle veut qu’il y ait deux délégués par canton, à l’exception d’Auzances qui en compte 3 en raison de sa grande superficie. Les deux cantons de Guéret et celui de Saint-Vaury sont eux regroupés en un seul. La FDSEA compte donc désormais 13 cantons et 24 délégués, contre 25 cantons et 25 délégués précédemment.

Objectif 2050 pour l’élevage
Ces délibérations purement statutaires passées, Antoine Cerles, ingénieur à l’Inra, a présenté une étude prospective sur l’élevage du Massif central à l’horizon 20501. Cette étude présente 5 scénarios distincts (« Excel­lence », « Li­bé­ra­li­sa­tion », « Agro-Eco », « Par­tena­riat » et « Géo­poli­tique »), chacun prenant en compte les attentes des consommateurs, les variations de politique économique et agricole ou encore la géopolitique. Ces scénarios sont des pistes de travail pour envisager l’orientation à donner pour une adaptation des exploitations en douceur. Ils ne se réaliseront probablement pas entièrement, mais donnent des points à surveiller pour anticiper au mieux la direction que devra prendre l’agriculture du Massif central pour tirer son épingle du jeu.
Léa Geneix, du Sidam, a de son côté présenté Valomac, un projet à plus court terme autour de la valorisation des produits du Massif central. Ce projet, dont l’étude va commencer très prochainement, pourrait être mis en place dès l’année prochaine. Il prendra en compte les initiatives déjà existantes et pourra s’appuyer sur elles pour développer une synergie régionale. Ainsi les AOP ou Cœur de gamme pourraient être les locomotives d’une marque régionale.

La crise au cœur des débats
Après ces visions de l’avenir, le débat s’est recentré sur l’actualité, première préoccupation les agriculteurs présents. En effet, 2016 a été une des pires années agricoles connues : une nouvelle sécheresse, avec des températures allant jusqu’à 38 ° à l’ombre, a fortement limité les récoltes de fourrages et forcé les éleveurs à affourager au pré dès l’été. Côté grandes cultures, les cours 2016 ont été très bas au niveau mondial, et comme il n’y a eu ni qualité, ni quantité, les cultivateurs n’ont pas non plus été épargnés.
C’est dans ce contexte que le député de la Creuse a indiqué avoir « proposé à la Région Nouvelle-Aquitaine la création d’un revenu social minimum à destination des agriculteurs ». Pro­po­si­tion fraî­che­ment ac­cueil­lie : les agriculteurs veulent vivre de leur travail et non des aides.
Du côté des invités professionnels, Patrick Bénézit, membre du bureau de la FNSEA, éleveur dans le Cantal, est revenu sur les dossiers chauds du moment au niveau national, notamment la révision des zones défavorisées simples. Si la Creuse a gagné son combat, il n’en est pas de même partout et l’enjeu est de taille pour le Massif central. Il a également abordé les attaques des collectifs anti-viande, et rappelé que seuls 2 % de la population ne consomment pas de viande, et que les plus virulents n’en représentent qu’une part infime. Il a souligné le travail accompli par la FNSEA « sous la houlette de Xavier » sur la prise en compte des coûts de production à travers la loi Sapin II. Et enfin, une semaine après le Salon International de l’Agriculture, l’éleveur a avisé les élus « d’en finir avec le double discours. Nous ne sommes pas un cheptel électoral ! »
Toujours sur le sujet des lobbies anti-viande, Jean-Marie Colon a lui aussi rappelé l’absence de représentativité des « vegan » : « On ne peut pas empêcher 98 % de la population de se faire plaisir en mangeant une bonne entrecôte de temps en temps. »
Mme Arrighi, sous-préfète d’Aubusson a de son côté « remercié les agriculteurs pour leur accueil et la passion dont ils font preuve ». Elle a indiqué que les paiements des aides PAC étaient sur la bonne voie et que le dossier de la sécheresse 2016 restait sur le haut de la pile, le département n’ayant pas été reconnu en totalité malgré un dossier qui semblait favorable. Elle n’a pas manqué de remercier la FDSEA pour avoir choisi la Cité de la Tapisserie pour ce congrès, car c’est « une véritable locomotive économique pour le département ».
Enfin, Pascal Lerousseau a clôturé son dernier congrès de la FDSEA de la Creuse en soulignant que la nouvelle équipe qui lui succédera préservera l’excellente entente qui existe avec Jeunes Agriculteurs et la Chambre d’Agriculture : « Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous arriverons à faire aboutir nos dossiers ». Il espère que cette entente perdurera dans les années à venir, dans l’intérêt de tous.

1. Voir notre édition du 14 octobre 2016. [retour]

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