La culture du blé préoccupe les jeunes agriculteurs du Puy-de-Dôme
Une matinée technique organisée pour le groupe productions végétales des jeunes agriculteurs du Puy-de-Dôme a eu lieu la semaine dernière.
Pour la troisième année consécutive, le groupe productions végétales des JA 63 avait rendez-vous avec les ingénieurs de l’institut du végétal Arvalis pour faire un point sur les cultures de blé, à quelques semaines des récoltes. Pour Mathieu Trillon, le responsable du groupe aux JA 63, « ces moments sont essentiels. Ils permettent de se retrouver entre jeunes, de pouvoir discuter librement de nos choix en matière de technique, d’échanger sur nos pratiques. Cela nous permet également de faire un état des lieux de le culture du blé et de dresser des premières perspectives ».
Ce jour-là c’est à Sardon, aux bords de la parcelle expérimentale d’Arvalis, que la dizaine de jeunes agriculteurs s’est retrou-vée. En matière de culture il est très rare que les années se ressemblent. Les agriculteurs doivent donc sans cesse s’adapter aux changements. «On se rend compte qu’on a de moins en moins de temps pour intervenir sur les cultures et quand la fenêtre est bonne il faut y aller au risque de tout louper. D’où la nécessité
d’être bien formés et d’être au courant des résultats des recherches et des essais : nous sommes plus techniques, nos pratiques s’adaptent aux conditions climatiques, à l’avancée de la culture, nos apports en engrais sont justes, les traitements qui peuvent être effectués sont raisonnés», insiste le responsable JA.
Pour les ingénieurs d’Arvalis, 2016 est une année «exceptionnelle et atypique» : l’automne a été très doux, tout l’hiver, les céréales ont poussé. Et depuis fin mars, les épisodes pluvieux (entre 100 et 200 mm) et le manque d’ensoleillement ont ralenti la pousse. «Si en février on avait au moins trois semaines d’avance, aujourd’hui les récoltes vont se faire en retard, note Mathieu Trillon. Aujourd’hui les récoltes vont être dans la moyenne voire en retard.»
En matière de projection, Arvalis prévoit un nombre d’épis record. Les ingénieurs préjugent d’une année haute mais il est cependant difficile de donner une tendance. La question qui se pose alors concerne le fort potentiel des blés cette année : n’altèrera-t-il pas la qualité et la teneur en protéine ? Depuis 3 ans, les grandes cultures, dans notre département ne se portent pas très bien. «Si la récolte de 2016 ne permet pas de remonter la trésorerie, nous ne pourrons pas repartir sur de bonnes bases pour 2017 et la situation sera plus que difficile. Si certains pensent dans les hautes sphères que c’est le contraire, la place est libre !»