La Bourbonnaise s’élance
L’ancienne RCEA s’appelle désormais la Bourbonnaise. Le Ministre délégué auprès du Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé des Transports, a fait le déplacement ce lundi 14 novembre pour l’inauguration.
C’était un chantier dont l’aboutissement était attendu depuis plusieurs décennies. L’ancienne Route Centre Europe Atlantique (RCEA) n’est plus. Mise en service le 4 novembre dernier, l’autoroute A79 a été baptisée « La Bourbonnaise » ce lundi 14 novembre par Clément Beaune, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé des Transports, depuis l’aire d’autoroute de Toulon-sur-Allier.
La sécurité avant tout, le développement économique et l’attrait touristique
À ses côtés, plus de 200 élus, tous bords politiques confondus, et de nombreux acteurs du territoire, de l’Allier bien sûr mais aussi du département voisin de Saône-et-Loire, traversé également par cet axe. Une satisfaction exprimée par Claude Riboulet, président du Conseil départemental de l’Allier : « C’est un pacte républicain qui s’est construit pendant plusieurs décennies, toutes tendances politiques confondues, pour qu’enfin, aujourd’hui, nous puissions inaugurer cette mise en concession de l’ancienne RCEA. Les élus étaient animés de principes simples ; la sécurité pour qu’enfin la RCEA ne soit plus la route de la mort. Éviter aussi l’effet tunnel ; c’est la raison pour laquelle les élus ont toujours défendu que chaque échangeur excistant de la RCEA devait être maintenu dans le cadre du périmètre de mise en concession afin que l’Allier ne soit pas seulement un département traversé mais un département irrigué par cette infrastructure. Enfin, l’aménagement et l’attractivité permettant le développement. Il nous reste encore quelques calages sur le 1% paysage et développement ; j’insiste sur ce dernier mot à l’heure où la loi climat et résilience nous invite à la zéro artificialisation nette. Il serait quand même dommage qu’après toutes ces années d’attente, où nombre d’entreprises sont enfin intéressées par notre territoire désormais désenclavé sur son axe Est-Ouest, nous soyons obligés de leur dire que nous aurions la désolation de ne pas leur offrir de foncier. Et puis il y a le développement touristique de l’Atlantique à la Suisse avec un département qui doit devenir une destination. Un chantier qui a été remarquable du point de vue des clauses sociales et d’insertions. Elles ont été tenues avec plus de 400 000 heures de travail avec plus de 1 100 personnes ont candidaté pour travailler sur ce volume d’heures dédiées à l’insertion. À date de juin dernier, ce sont 639 personnes qui ont conservé un emploi. Aujourd’hui, donner un nom à cette autoroute, c’est tourner la page, refermer le livre de cette infrastructure qui aura fait couler tant de larmes pour lui donner une nouvelle ambition, un nouveau destin et pour la guérir de ses plaies passées ».
Des défis techniques et sociaux, la mise en place du flux libre
Un chantier conduit par les équipes du groupe Eiffage, présidé par Benoît de Ruffray : « Il s’agit d’une opération d’envergure, exceptionnelle à plus d’un titre. Sans doute le chantier du siècle pour le département de l’Allier. Ce projet est l’illustration parfaite de la stratégie du groupe Eiffage qui repose sur deux grands équilibres. Un équilibre travaux / concession. L’A79 représente une opération majeure pour les équipes travaux du groupe et lui permet d’obtenir une nouvelle concession de 48 ans renforçant et allongeant la durée de son portefeuille de concessions. Tous les métiers du groupe ont œuvré de concert pour réaliser ce projet en un temps record malgré les crises que nous avons traversées. Financement, conception, aménagement, élargissement, mise au standard autoroutier mais aussi entretien, exploitation et maintenance ont été ou sont pilotés de manière intégrée par les filiales d’Eiffage. Ce qui a procuré une réelle force collective. Véritables défis techniques et logistiques, les travaux de mise au standard autoroutier de cette section ont pu être réalisés sans interruption de trafic en deux ans. Deuxième équilibre fondamental du groupe : notre capacité à allier la mobilisation des expertises d’un grand groupe à la force de son ancrage local. Des équipes implantées au plus près de son territoire permettant d’avoir la meilleure compréhension possible des enjeux locaux et de nous assurer de réaliser une structure répondant aux attentes des habitants de la région. Nous avons également veillé à irriguer le tissu économique local en allouant plus de 30% du montant des travaux à des entreprises tierces et des PME. Au delà de ces deux équilibres, notre force repose aussi, bien sûr, sur la richesse de nos ressources humaines. Notre capacité à recruter, à former et à intégrer de nouveaux collaborateurs dans nos métiers issus de toutes les catégories socioprofessionnelles. C’est donc tout naturellement que nous nous sommes attachés à favoriser l’emploi local et l’insertion. Un partenariat avec Pôle Emploi nous a ainsi permis de former et d’embaucher des personnes en recherche d’emploi sur l’ensemble du département. 17% des heures de travail ont aussi été réservées à des personnes en insertion. C’est l’un des atouts majeurs de ces projets de grande ampleur. Nous sommes aussi convaincus que la performance de l’entreprise passe par l’exemplarité et la promotion de solutions bas carbone et respectueuses de l’environnement et de la biodiversité. L’A79 restera un projet innovant et exemplaire en matière d’intégration paysagère, architecturale, de préservation de la biodiversité et de compensation environnementale. Nul doute que les travaux d’élargissement ont permis de réduire les impacts générés lors de la première phase de cette route. La dette compensatoire au titre des espèces protégées s’établit à 380 hectares. Des milieux forestiers, bocagers et des zones humides ont ainsi été restaurés ou développés. Nous sommes aussi très fiers d’avoir pu contribuer à mettre en sécurité la RN79 dès la reprise de son exploitation en mars 2020 par les équipes d’APRR puisque nous avons eu à ne déplorer aucun accident grave depuis. Si la sécurisation de l’itinéraire constitue l’enjeu principal de l’A79, celui du développement territorial est néanmoins majeur. Le mode ouvert choisi par l’État pour cette autoroute lui permet de rester un vecteur d’échange et de lien au niveau local. Depuis sa mise en service le 4 novembre, plus de 160 000 véhicules ont déjà emprunté cette autoroute nouvelle génération dont presque 100 000 véhicules légers et 62 000 poids-lourds. Je suis convaincu qu’il est de notre responsabilité de concevoir des infrastructures durables, à l’image de l’A79, première autoroute à péage en flux libre en France ». Des tarifs de péage annoncés deux fois moins chers que sur les autres axes français. Il faut désormais débourser 3,80 € par véhicule léger, entre Digoin (71) et Sazeret (03) sur les 88 kms de la Bourbonnaise.