Jeunes Agriculteurs : Pour les Jeunes Agriculteurs, la meilleure défense, c'est l'attaque !
Réunis en soirée en assemblée générale à St Christophe/Dolaizon, les JA ont fait preuve d'originalité avec une séance de cinéma et du théâtre.
L'assemblée générale des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire s'est déroulée en soirée le 10 avril dernier dans la salle polyvalente de St Chistophe sur Dolaizon.
L'ensemble des participants a pu assister à un rassemblement annuel agrémenté de quelques épisodes divertissants pendant la présentation du rapport d'orientation. Ce dernier s'intéressait aux nuisibles en tout genre qui contraignent, étouffent les agriculteurs et gênent le développement agricole en général. Rappelons que, pour les JA, ces nuisibles sont aussi bien des animaux (campagnols, sangliers, loups...) que des organismes comme l'administration ou encore des «bobocolos» qui génèrent des lois et directives «qui ne permettent pas à l'agriculture altiligérienne de se développer et empêchent l'installation de jeunes» a expliqué le secrétaire général des JA, Aymeric Soleilhac.
Les JA comédiens
Pour illustrer leur propos, les JA ont eu recours à l'image ; ils ont en effet réalisé une vidéo, jouée par deux JA improvisés comédiens, qui met en scène un jeune agriculteur installé sur le Gaec de la Paperasserie (un intitulé évocateur...) ; ce dernier reçoit plusieurs visites d'un contrôleur de l'ASP, dont l'une d'entre elles lors d'un contrôle inopiné, débouche sur une injonction de mises aux normes qui met sévèrement en danger la pérennité de l'exploitation. La vidéo se termine sur un paysage de terres en friches et de stabulations vides ; une situation que risque de vivre notre département si rien n'est fait pour favoriser l'activité agricole. Les JA ne se sont pas contentés de dresser la listes des freins qui nuisent au dynamisme de l'agriculture, ils ont aussi avancé plusieurs pistes et solutions (voir encadré).
A cette longue liste de nuisibles, s'ajoutent d'autres dossiers préoccupants tels que les retards de la mise en oeuvre de la PAC qui pèsent lourdement sur l'installation ; «Depuis le 1er janvier, on n'installe pas car les règles du jeu ne sont pas claires. On assiste à un renvoi de balles entre les régions et le ministère. Mais notre travail va porter ses fruits» a indiqué l'invité des JA, Thomas Diemer président des JA national.
Même si tout n'est pas encore limpide, cette nouvelle PAC a été qualifiée de «bénéfique pour la Haute-Loire» par le président de la FDSEA Yannick Fialip qui ajoute «c'est normal car c'était une PAC faite pour soutenir l'élevage et la montagne !».
Toujours dans le cadre de cette nouvelle PAC, les critères d'attribution de l'ICHN posent problème à la profession agricole et notamment le retrait de la limite d'âge, jugée «anormale» par les JA. En revanche, la profession a récemment travaillé avec la DDT Haute-Loire, en vue «d'obtenir des plages de chargements économiques» a souligné Yannick Fialip.
La stratégie de l'attaque
Face à toutes ces difficultés qui pèsent lourdement sur l'agriculture, le président des JA 43, Anthony Fayolle, préconise la stratégie de l'attaque. «La meilleure défense que l'on a, c'est d'attaquer ! Sur le report des déclarations PAC, le labour des prairies temporaires, l'entretien des haies, les zones vulnérables... et tous ces gens qui nous attaquent à la télé, à la radio et sur les réseaux sociaux, nous allons attaquer !».
Les zones vulnérables étaient au coeur des échanges de cette soirée ; le président de la Chambre d'agriculture, Laurent Duplomb, a annoncé la décision de la profession de porter ce dossier-là devant les tribunaux administratifs. Le secrétaire général de la Préfecture, Clément Rouchouse, qui a suivi les débats avec attention, est notamment intervenu sur le loup, un sujet sur lequel il a promis une très forte réactivité de la part des services de la Préfecture lors d'éventuelles prochaines attaques.
Enfin, les JA, que ce soit en la personne de Thomas Diemer ou d'Anthony Fayolle se sont montrés déterminés à se positionner sur les marchés (français et mondial) et à s'impliquer dans la grande distribution, tout en communiquant sur le métier d'agriculteur et ses savoir-faire.
Véronique Gruber