Parole de jeune
« J’ai envie du meilleur pour tout le monde »
Elle sera inséminatrice avant de s’installer un jour sur la ferme familiale où elle pourra mettre en pratique sa passion de la génétique. En attendant, Camille Martel cultive sa positive attitude à la ferme, sur les terrains de rugby et au guidon de sa moto d’enduro…
Elle sera inséminatrice avant de s’installer un jour sur la ferme familiale où elle pourra mettre en pratique sa passion de la génétique. En attendant, Camille Martel cultive sa positive attitude à la ferme, sur les terrains de rugby et au guidon de sa moto d’enduro…
![Camille Martel de Paulhac](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/haute-loire-paysanne_IMG_6831.jpg.webp?itok=Di7LU_vF)
A tout juste 20 ans, Camille respire la joie de vivre et parle avec passion de tout ce qu’elle entreprend. Elle a validé son BTS PA (Productions animales) en juin dernier après un Bac STAV (Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant), et a choisi un tout autre domaine cet été en travaillant comme aide à domicile dans le cadre de l’ADMR. «Je voulais travailler ailleurs, voir autre chose en dehors de l’agriculture». Et cette expérience lui a montré que ce n’est pas ce qu’elle veut : «le contact humain est difficile pour moi». C’était donc une parenthèse.
Dès la rentrée prochaine, la jeune fille reprend le cours de ses études agricoles. Elle est inscrite pour suivre un CS (Certificat de Spécialisation) option Lait en alternance à Brioude-Bonnefont -où elle a suivi toute sa formation agricole depuis la seconde- pour une durée d’un an. Et elle repart pour un contrat d’alternance, comme lors de son BTS, avec l’exploitation familiale, le Gaec des Arbalètes, dont les 2 associés sont les frères Martel, son père Didier et son oncle Christophe. L’exploitation laitière avec 80 vaches est située à Civeyrat sur la commune de Paulhac.
Devenir inséminatrice
Déjà très investie sur la ferme, parce que passionnée par les animaux et en particulier par la génétique, Camille envisage de s’installer un jour dans le Gaec, mais «quand ? Je ne sais pas encore… L’avenir le dira». Son frère de 26 ans, actuellement commercial, devrait s’installer dans un an pour conforter le Gaec «qui génère du travail pour 3». C’est d’ailleurs parce qu’il y a beaucoup de travail sur l’exploitation que Camille a choisi de faire son alternance à la maison. Altruiste, la jeune fille n’hésite jamais à donner de son temps pour l’élevage, et il semblerait qu’elle ait construit son parcours en tenant compte de la situation de l’exploitation.
Pas à pas, cette amoureuse des animaux avance pour atteindre un but qu’elle s’est fixée depuis longtemps. «Je veux être inséminatrice…» avoue-t-elle avec détermination. Mais pourquoi donc ? Camille avance plusieurs arguments : «pour le contact avec les animaux ; les vaches, c’est une passion pour moi. J’ai découvert la génétique avec mon tonton, et j’aime ça. J’aime voir l’évolution du troupeau, mettre les meilleurs taureaux sur les meilleures vaches, faire les meilleures associations…». Dès qu’on parle génétique, Camille est intarissable. «On (Camille s’identifie naturellement comme un membre du Gaec) a des Prim’Holsteins, des Montbéliardes dont on veut se séparer, 1 Brune un cadeau d’anniversaire, et des Vikings Red (ndlr : race scandinave à vocation laitière)». Et d’expliquer : «On pratique le croisement 3 voies. On croise Prim’Holstein et Montbéliarde ce qui donne une Fribourgeoise, qu’on croise alors avec la Viking Red pour obtenir une Pro Cross. Cette technique permet au produit Pro Cross de cumuler le meilleur des 3 races : le lait de la PH, les taux de la Montbéliarde et les qualités d’aplombs de la Viking… Mais bien sûr, les meilleures vaches de chaque race sont inséminées en race pure».
Camille, encouragée par son oncle, a su l’entraîner dans sa passion de la génétique, et désormais, ils discutent ensemble du plan d’accouplement du troupeau du Gaec des Arbalètes.
De cette passion, Camille veut en faire son métier, inséminatrice, après une formation spécifique. Pour elle, ce métier, ce n’est pas seulement déposer des paillettes, mais c’est aussi discuter avec les éleveurs de leurs choix de taureaux, les conseiller sur les plans d’accouplement… Mais ce sera aussi pour elle, un vivier dans lequel elle pourra, à loisirs, apprendre et acquérir de l’expérience dans tous les domaines de l’élevage, génétique, alimentation… «Je veux voir plusieurs exploitations et modes d’élevage, pour ensuite mettre à profit cette expérience quand je m’installerai».
Rugby, enduro, équitation…
Camille déborde d’énergie, mais elle a trouvé bon nombre d’exutoires. À commencer par le rugby. Elle a d’abord joué à Brioude-Bonnefont, puis elle a été appelée pour rejoindre le club de Clermont La Plaine qui évolue en Elite 2, où elle joue aux postes de 3ème ligne centre (8) ou 3/4 centre (12) depuis 3 ans. «Ce que j’aime dans le rugby, c’est la percussion, le contact, mais aussi le jeu collectif». Camille rêve d’aller haut et loin avec son club et elle est impatiente de reprendre les entraînements et les matchs, après deux années difficiles pour cause de Covid.
Quand elle n’est pas sur un stade de rugby, elle sillonne les chemins sur son poney ou au guidon de sa moto, dans le sillon familial, suivant son père, son oncle, son grand-père, son frère Clément ou sa sœur Justine championne de France d’enduro qui représentera la France aux Six Jours d’Enduro en Italie fin août 2021.
En agriculture comme en sport, Camille a «envie du meilleur» et reste positive.