« Interpellez vos élus sur le plan loup 2023 ! »
Le responsable du dossier prédation à la fédération nationale ovine (FNO), Claude Font, également éleveur en Haute-Loire, appelle les éleveurs ovins à faire pression sur les élus politiques pour faire évoluer le prochain plan loup.
En quoi consiste votre travail à la FNO sur le plan loup ?
À la FNO, nous travaillons déjà sur le prochain plan loup en vue d'améliorer la situation des éleveurs. Nous le faisons au sein du Copa-Cogeca au niveau européen. En raison du statut protégé du loup avec la convention de Berne, on ne peut travailler que sur des dérogations possibles. Ce sont des travaux de longue haleine qui demandent l'unanimité des pays européens. C'est donc d'abord une recherche d'alliés.
Quelle est la situation actuelle en France ?
Il y a de plus en plus de loups et de territoires concernés par le loup. En raison des effectifs passés de 530 à 580 loups selon les estimations de l'OFB en France, les territoires colonisés augmentent. On constate aussi une hausse des installations permanentes. La multiplication des meutes entraîne la dispersion des jeunes loups, chassés de la meute, à la recherche de nouveaux territoires.
Le plan loup est extrêmement complexe : ne faut-il pas simplifier ?
De par le statut protégé du loup, la France est contrainte à sa protection stricte. On doit donc travailler par dérogations en faisant attention à ce que chaque décision et chaque arrêté ne soient pas mis à mal par les associations environnementales. Un gros travail a été fait par les services du préfet coordonnateur en ce sens. Malheureusement, ce régime dérogatoire nous oblige à travailler sur une procédure et à s'y tenir. C'est pourquoi, la première chose à faire quand on a des attaques, c'est de mettre en place des protections et après graduellement, d'avoir droit à des tirs de défense simples et renforcés par la suite, ce qui permet à terme de prélever le loup, souvent avec ces tirs de défense.