Aller au contenu principal

« Il y a 36 000 communes en France on ne peut pas avoir 36 000 réglementations différentes ! »

Christian Durlin, élu FNSEA en charge des questions environnementales.

Christian Durlin, élu FNSEA en charge des questions environnementales.
Christian Durlin, élu FNSEA en charge des questions environnementales.
© FNSEA

Le 8 novembre, le Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise a maintenu en référé deux arrêtés anti-pesticides pris par les mairies de Gennevilliers et de Sceaux, au nom du « danger grave pour les populations exposées » à ces produits. Pour Christian Durlin, élu FNSEA en charge des questions environnementales, cette décision est incompréhensible, d’une part, car la dangerosité d’un produit doit être jugée par les agences sanitaires compétentes et d’autre part, car la gestion de l’utilisation des produits phytosanitaires est du ressort de la réglementation nationale.

Comment accueillez-vous la décision de ne pas suspendre en référé, les deux arrêtés anti-pesticides pris par les mairies de Gennevilliers et de Sceaux ?
Il est important de préciser que la décision du Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise de maintenir en référé les deux arrêtés anti-pesticides pris par les mairies de Gennevilliers et de Sceaux, au nom du « danger grave pour les populations exposées » à ces produits, est bien une décision en référé et non sur le fond, la décision finale ne sera pas prise avant plusieurs semaines. Nous sommes très surpris de tous les commentaires qui accompagnent ce jugement. Nous respectons, bien entendu, les décisions de justice, mais là, le tribunal a jugé de la dangerosité d’un produit, or, il me semble que l’analyse de la dangerosité d’un produit relève des agences sanitaires et se base sur des études scientifiques. Ce n’est, pour nous, pas une décision qui doit être prise par un tribunal.

Les maires sont-ils compétents pour juger de l’utilisation de produits phytosanitaires ?
À notre niveau, nous ne pouvons pas accepter que la gestion de l’utilisation de produits phytosanitaires soit du ressort des communes : il y a 36 000 communes en France on ne peut pas avoir 36 000 réglementations différentes. Cette gestion est du ressort de la réglementation nationale. L’État devrait d’ailleurs faire appel, car cette décision remet en cause le pouvoir de l’État sur la gestion de produits phytosanitaires. Il serait regrettable que l’État ne fasse pas appel ! Il y a un travail réglementaire en cours sur l’utilisation des produits phytosanitaires à proximité des riverains, il faut laisser faire ce travail sans le polluer.

Quelles actions menez-vous pour améliorer la protection des riverains ?
La profession agricole travaille à une meilleure protection de l’environnement et de la santé, mais nous demandons que les moyens mis en place ne mettent pas à mal le fonctionnement économique des exploitations. À la FNSEA, nous sommes convaincus que l’amélioration de la protection de l’environnement et de la santé ne passe pas forcément par la mise en place de zones de non-traitement, d’autres solutions techniques existent et peuvent être mises en œuvre ! Les agriculteurs sont prêts à faire des efforts ; nous sommes, par exemple engagés, dans la mise en place de chartes de bon voisinage, nous menons ce travail dans tous les départements c’est là-dessus qu’il faut se concentrer.

Les plus lus

Gaec du Meyniel : du foin à l'abri par tous les temps

Cave d’affinage, séchage en grange... au Gaec du Meyniel à Crandelles, on a investi pour la qualité des fourrages, du lait et…

Trois hommes se tiennent debout
Passe de trois à la tête du RCAV

Jean-Vincent Gauzentes a souhaité s’entourer de deux coprésidents, Philippe Roques et Alexandre Vermeersch, pour structurer…

Groupe devant un nouveau aprc de contention
De l’eau à La Béliche ? Chiche !

Un collectif d’éleveurs a monté l’association d’estive de La Béliche, à Anglards-de-Salers, pour prétendre à des aides pour…

Vaches aubrac dans un pâturage de montagne
Le charbon refait parler de lui dans le Cantal

La préfecture du Cantal a confirmé un cas de fièvre charbonneuse sur une estive du Nord-Cantal tandis que sur la Margeride, c’…

Yoann Liaboeuf devant les deux robots de cette exploitation familiale.
"S'il n'y a plus de robot de traite, il n'y a plus de vaches sur la ferme !"

Au Gaec de l'Estrade, on n'hésite pas à faire appel aux nouvelles technologies pour limiter les astreintes quotidiennes des…

Les terres d'estives cantaliennes sont elles en danger ?

Propriétés rurales privées -  Une rave-party du côté de Clavières et un “squat” non autorisé au Fau... les terres…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière