Portrait
Henry Ferret, nouvelle tête de proue des JA 63
Vendredi dernier, jour de l'assemblée générale des Jeunes Agriculteurs du Puy-de-Dôme, un nouveau président a été élu : Henry Ferret.
Vendredi dernier, jour de l'assemblée générale des Jeunes Agriculteurs du Puy-de-Dôme, un nouveau président a été élu : Henry Ferret.
Depuis vendredi dernier, les Jeunes Agriculteurs du Puy-de-Dôme tournent la page d'un nouveau livre, avec l'élection d'un nouveau bureau et de son nouveau président, Henry Ferret, éleveur bovin lait et ovin viande.
À seulement 20 ans, le jeune éleveur, installé en Gaec avec son père sur la commune de Marsac-en-Livradois, s'implique depuis qu'il est en âge de cotiser (16 ans) au sein de diverses actions syndicales. À 18 ans, il devient président de l'intercanton d'Ambert, et rejoint un an plus tard le bureau du département en tant que stagiaire. Aujourd'hui, le voilà président des JA 63, prenant la suite de Nicolas Chatard.
Une vocation
« J'ai toujours aimé la prise de responsabilité. Déjà au collège, j'étais délégué de ma classe. Défendre et porter les revendications des autres est important pour moi. (...) Le monde de l'agriculture n'est pas tout rose. Les exploitants ont besoin d'être défendus auprès des organismes et distributeurs qui les oppressent, et mettent en péril l'avenir du modèle des fermes familiales. Ce sont pourtant de beaux outils, typiques de l'agriculture française, qui méritent d'être conservés et transmis aux jeunes générations » explique le jeune éleveur, qui succède lui-même à trois générations d'agriculteurs.
« Pour moi, JA est un véritable tremplin vers l'engagement et la responsabilisation des organismes du monde agricole ».
Un nouveau souffle
Bien décidé à donner un nouveau souffle au syndicat, le président se dit confiant et impatient de poursuivre le travail avec les nouveaux membres du bureau.
« Nous formons une bonne équipe, composée de personnes complémentaires, qui s'entendent bien, très au fait du fonctionnement du syndicat et de ses dossiers les plus techniques ».
Et comme il n'est jamais assez tôt pour penser à l'avenir, « nous comptons instaurer un roulement avec les jeunes des intercantons, au conseil d'administration et au bureau, afin qu'il s'emparent à leur tour de nos chantiers et puissent, le moment venu, prendre notre suite en toute connaissance de cause ».
1er combat : la rémunération
En temps de mobilisation nationale, les combats sont multiples pour les JA. En tête des préoccupations, « la rémunération et l'application d'Égalim », condition sine qua non pour assurer le renouvellement des générations.
« La rémunération assure la possibilité d'investissement sur les exploitations, pour améliorer les conditions et réduire la charge de travail importante qui freine aujourd'hui un grand nombre de jeunes porteurs de projet. Il existe un gouffre social entre notre profession et les autres corps de métier qui permettent d'obtenir une meilleure qualité de vie (temps libre, rémunération, etc). »
Si le président du syndicat est reconnaissant envers la région Auvergne-Rhône-Alpes pour sa DJA (dotation jeune agriculteur), la plus importante de France, « celle-ci ne suffit pas à faire tourner les exploitations transmises ». Et d'ajouter que « le foncier reste une problématique importante d'installation, c'est pourquoi il faut le favoriser pour les jeunes. (...) Nous attendons désormais des actes de confiance et un calendrier rapide et ambitieux de la part de nos dirigeants politiques. »
Hors-cadre indispensables
Au vue de la baisse du nombre d'exploitations depuis une quinzaine d'années, « nous devons continuer de faire briller notre métier, afin de susciter des vocations auprès des jeunes, notamment venus d'autres milieux. Ils seront indispensables demain pour pallier au manque de main d'oeuvre et de chefs d'exploitations, et conserver notre souveraineté alimentaire. »
Tournant historique
Au lendemain des annonces du premier ministre Gabriel Attal et du président de la République Emmanuel Macron, Henry Ferret ne compte pas rester les bras croisés. « L'enjeu est grand. Les mobilisations de ces derniers mois marquent un tournant historique pour toutes les filières du département. (...) Lors de nos dernières actions, nous avons remarqué la participation de nombreux nouveaux visages. Preuve qu'un grand nombre de jeunes a la volonté de renverser la vapeur, à nos côtés. (...) Nous nous tenons ouverts et à l'écoute de tous, car c'est en s'unissant que nous parviendrons à défendre nos intérêts communs et à relever le défi du renouvellement des générations. »