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Haut-Allier > Parc Naturel Régional : la profession agricole s’oppose au projet

Le parc naturel régional des sources et gorges du Haut-Allier est loin de faire l’unanimité. Le point avec le vice-président de la Chambre d’agriculture, Philippe Lamat.

A l'origine : le projet de PNR s’étend sur 88 communes dont 69 sont en Haute-Loire et 19 en Lozère.
A l'origine : le projet de PNR s’étend sur 88 communes dont 69 sont en Haute-Loire et 19 en Lozère.
© HLP

Le projet de parc naturel régional des sources et gorges du Haut-Allier sème la discorde en Haute-Loire. Alors que les trois chambres consulaires ont réclamé l’arrêt pur et simple du projet dans un communiqué commun le 9 mai dernier, quelques jours plus tard le président de Région, Laurent Wauquiez demandait un report de l'audition du Projet du parc au CNPN (Conseil National de la Protection de la Nature) initialement prévue pour le 9 juin.Examinons ce que reproche la Chambre d’agriculture à ce projet de parc avec son vice-président Philippe Lamat.

Crainte pour l’activité agricole

“Nous redoutons que le parc engendre des problématiques sur l’activité agricole ; concernant la gestion de l’eau, le parc ne doit pas venir renforcer les mesures prévues dans les SAGE ni entraver la création de retenues collinaires qui permettent d’améliorer l’autonomie fourragère des exploitations. L’abreuvement des animaux doit pouvoir se faire directement dans le cours d’eau et le drainage des parcelles est une pratique qui doit être possible. Pour la cartographie des zones humides, nous demandions qu’elle ne s’effectue que pour une surface suffisante (plus de 1ha). Or, toutes ces demandes n’ont pas été prises en compte. ”.Les paysages sont un autre point qui suscite la méfiance de la Chambre d’agriculture : “la charte du parc prévoit une cartographie (par secteur) du territoire du parc avec l’objectif de garder certaines spécificités, ce qui pourrait constituer des freins à l’évolution du parcellaire des exploitations. Ce dernier étant très morcelé, nous avons besoin d’agrandir nos parcelles pour être plus efficaces. Nos structures doivent pourvoir évoluer, en déplaçant haies et murets”.Le volet biodiversité (flore, qualité des prairies...) de la charte pose également problème. “On peut être d’accord sur certains points comme l’entretien et le développement des légumineuses..., en revanche la charte prévoit des mesures telles que des retards de fauche qui peuvent entraîner de sérieuses contraintes dans la récolte de fourrages”.

L’urbanisme : opposabilité du parc

Parmi les points d’achoppement, on trouve aussi la question de l’urbanisme. Et ce qui inquiète particulièrement les chambres consulaires, c’est la qualité d’opposabilité du parc sur le choix des communes dans leur schéma d’urbanisme. “On s’interroge sur la localisation et l’évolution dans l’espace des zones d’activités, des zones de constructions et l’installation de nouveaux bâtiments agricoles...”.Les chambres consulaires ont appris qu’elles ne feraient pas partie de la gouvernance (au sein du bureau et du conseil d’administration) du parc naturel régional. “On ne nous laisse qu’un statut d’arrière plan dans différentes commissions de développement alors que dans d’autres parcs, les chambres consulaires ont leur place dans les instances décisionnaires”.    Pour Philippe Lamat, “ce projet de parc naturel tel qu’il a été conçu représente un frein au développement. De nombreuses contraintes introduites par le parc risquent de freiner le développement des projets économiques sur le territoire”.Certes les chambres consulaires ont été associées à ce projet de PNR, mais  elles regrettent vivement de ne pas avoir été entendues. “Dès la mise en place de l’association de préfiguration du PNR, les consulaires ont été sollicitées pour participer à l’élaboration de cette charte. Ce que nous avons fait début 2011. Après la phase d’étude de territoire à laquelle nous avons collaboré, nous avons participé à l’élaboration de la charte du PNR en prenant part à des comités de rédaction. La charte a finalement abouti à des contradictions et des confusions. “Ainsi, d’un côté, les ovins sont perçus comme des marqueurs du territoire alors que le loup, quant à lui, doit être gardé comme emblème ! D’ailleurs, le rapport à mi-parcours du comité national de la protection de la nature avait demandé à l’association d’éclaircir certains points. De notre côté, nous n’avons pas cessé de dénoncer tous les points de désaccord sur cette charte sans que nous soyons entendus”. Et d’ajouter “il faut aussi souligner que la charte est définie pour une durée de 12 ans ; elle est non modifiable pendant cette durée, c’est bien trop long, ne serait-ce qu’à l’égard des financements et de l’évolution de notre environnement économique et social !”.

Dynamiser ce territoire

Les trois chambres consulaires refusent ce projet de parc, dont le budget de fonctionnement devrait s’élever à 1,5 million d’euros par an, mais elles sont toutefois conscientes que ce territoire de la Haute-Loire a besoin d’un projet structurant qui définisse des priorités et des actions pour dynamiser ce territoire. Philippe Lamat est favorable à la position du président de Région Laurent Wauquiez (voir encadré) “qui entend financer l’investissement plutôt que le fonctionnement d’une structure”.Le travail conduit autour de cette charte n’est pas totalement vain car selon cet élu chambre d’agriculture “certains axes peuvent être repris sur les activités touristiques, de pleine nature... Mais il faudra travailler davantage sur les activités économiques”.

Véronique Gruber

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