Grand gibier : une pression de chasse accrue à la demande des agriculteurs
Face à la recrudescence des populations de cerfs et sanglier, la profession agricole a demandé des mesures pour accentuer la pression de chasse sur ces espèces.
Déjà, le 7 avril, devant l’assemblée générale de la Fédération cantalienne des chasseurs, Patrick Escure, vice-président de la FDSEA, s’était fait l’écho de l’inquiétude des agriculteurs quant à l’inflation des dégâts du grand gibier - cerf et sanglier notamment - sur les cultures fourragères et de céréales et de certaines espèces jugées nuisibles, renard en tête. Un message relayé il y a peu par Jean-François Navarro, au nom de la FDSEA et de la Chambre d’agriculture, dans le cadre de la Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS). Si les pullulations de ces animaux et leurs impacts économiques sur les exploitations cantaliennes sont sans commune mesure avec les ravages auxquels ont à faire face certains zones, céréalières notamment, la profession agricole a souhaité intervenir au plus tôt pour éviter une explosion des effectifs comme celle constatée il y a quelques années dans le département pour le cerf.
Réguler la population de cerfs
Ainsi, sur la base d’une population de cerfs en croissance sensible comme en attestent les comptages réalisés en 2011(1), avec pour la première fois la barre des 600 cerfs brâmants franchie dans le Cantal, la CDCFS a validé la proposition d’augmenter la pression de chasse via l’augmentation des attributions pour la campagne à venir sur les unités de gestion de la Margeride (+ 41 %, soit 31 attributions), de la Truyère (+ 26 %, soit 602 bracelets), des Monts du Cantal (+ 22,1 %, soit 370), de la Pinatelle (233, soit + 14,2 %). Une mesure qui devrait permettre de limiter les dégâts portés aux massifs forestiers les plus fortement impactés par l’espèce. De même les représentants des organisations agricoles, forestières, cynégétiques et l’administration ont convenu d’accroître les prélèvements pour le chevreuil sur la campagne 2012-2013. Concernant la “bête noire” des agriculteurs, le sanglier, dont les dégâts sont récurrents sur les secteurs du Sud de Montsalvy, d’Alleuze et de Champs-sur-Tarentaine en particulier(2), il n’a pas été possible d’obtenir son classement en espèce nuisible ni celui d’un certain nombre de communes en zones sensibles, ce qui aurait permis d’élargir automatiquement sur ces territoires la période d’ouverture. En revanche, une ouverture anticipée de la chasse à tir en battue a été fixée au 1er juillet (au lieu du 9 septembre), sur les territoires de chasse dont les responsables en feront la demande conjointe avec le représentant agricole communal auprès de la DDT. Sous cette même condition, le préfet pourra autoriser la reprise de la chasse sur le mois de juin 2013. Aussi Jean-François Navarro invite-t-il les agriculteurs concernés à se rapprocher du responsable cynégétique de leur territoire. En prévenant dans la foulée que la profession agricole sera particulièrement vigilante à l’application de ces mesures.
(1) Suivi au phare sur la Pinatelle d’Allanche, écoute du brâme, observations par corps sur les Monts du Cantal. (2) Communes d’Alleuze, Auriac-l’Église, Cassaniouze, Champs-sur-Tarentaine-Marchal, Cros-de-Montvert, Junhac, Laurie, Lavastrie, Leyvaux, Massiac, Molèdes, Montchamp, Pleaux, Rouffiac, Trémouille, Vabres, Védrines-Saint-Loup, Villedieu et Vieillevie.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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