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Technique
Fourrages d’appoints en période de sécheresse

Semer des dérobées estivales derrière des céréales, pour limiter le spectre du manque de fourrages. Point technique avec la Chambre d'agriculture de Haute-Loire.

La sécheresse qui frappe la région depuis le début de l’année, accompagnée d’épisodes de fortes chaleurs en mai et juin a durement impacté la production des fourrages et céréales. La production des prairies a chuté de l’ordre de 30 à 50% par rapport à une année normale. Malgré les stocks fourragers constitués l’an dernier, le manque de fourrage risque de se faire rapidement ressentir.
Pour pallier le manque de fourrage, une possibilité est de semer derrière des céréales des dérobées estivales comme des sorghos multicoupes ou mohas ou des couverts végétaux de type avoine, seigle ou colza pour produire sur une courte période de l’ordre de 2 à 3,5 TMS/ha de fourrages.

Semis en 1ère quinzaine de juillet
Les sorghos et mohas sont les plantes les plus adaptées pour résister aux fortes chaleurs estivales et aux périodes de sécheresse. Ils sont à privilégier pour des semis lors de la 1ère quinzaine de juillet. La récolte précoce des orges d’hiver cette année, laisse suffisamment de temps aux sorghos multicoupes et mohas pour réaliser leur cycle jusqu’à des altitudes de 800-900 m d’altitude, à condition de semer avant le 15-20 juillet et d’avoir un sol suffisamment humide derrière moisson des orges d’hiver pour assurer une bonne germination des graines. Des semoirs à céréales classiques conviennent pour implanter les sorghos multicoupes et mohas. Semez de l’ordre de 25-30 kg/ha sur toutes les descentes du semoir et privilégiez les techniques de semis simplifiées pour limiter les coûts et éviter d’assécher la terre. Le coût des semences est de l’ordre de 50-60 €/ha. Les reliquats azotés derrière céréales d’hiver devraient être importants cette année au vu des faibles rendements attendus ; inutile d’apporter de l’azote, les besoins de ces deux cultures sont limités.
En conditions favorables, les mohas et sorghos produisent une biomasse intéressante, jusqu’à 4-5 TMS/ha. En revanche, leur valeur alimentaire est assez faible, ces fourrages doivent être réservés en priorité à des animaux à faibles besoins. En cas de valorisation au pâturage, attention à l’acide cyanhydrique contenu dans le sorgho fourrager ! Veillez à bien respecter une hauteur minimale d’exploitation de 60 cm. Le moha peut être exploité à des stades plus jeunes, il ne contient pas d’acide cyanhydrique. En cas de récolte, les mohas et sorghos doivent être fauchés au stade début épiaison au plus tard, au-delà la valeur alimentaire chute fortement.


Implantations de fin juillet / début août
Pour des implantations de fin juillet / début août, privilégiez des couverts végétaux à base d’avoine, seigle, colza, ray-grass italien ou trèfle incarnat. Le colza présente l’avantage d’avoir un coût de semences peu élevé, de croître rapidement et de produire un fourrage riche en énergie et protéines. En cas de semis en pur, le pâturage est mieux adapté pour valoriser ce fourrage. Semez de l’ordre 8-10 kg/ha à 1 cm de profondeur. Pour éviter le gaspillage, privilégiez le pâturage au fil en offrant au moins 5 m par vache et en avançant le fil quotidiennement de 1,5 à 2 m sur une période de 2 h.
En cas de récolte en enrubannage, associez le colza fourrager avec une avoine, un seigle ou un ray-grass italien pour éviter d’obtenir un fourrage trop humide et difficile à sécher. Un exemple d’association possible : 80 kg/ha d’avoine de printemps + 3-4 kg/ha de colza fourrager. En cas de semis précoce dès début août, il est encore possible d’implanter une céréale d’hiver mi-octobre pour des altitudes à moins de 800-900 m. Les couverts d’avoine et colza présentent de meilleures valeurs alimentaires que les mohas et sorghos mais des potentiels de rendement un peu inférieurs, de l’ordre de 2 à 2,5 TMS/ha.
Une association ray-grass italien avec du trèfle incarnat peut aussi s’envisager. La vitesse de croissance sera un peu moins rapide, le couvert pourra être gardé tout l’hiver jusqu’à l’implantation du maïs par exemple au printemps suivant.
 

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