Assises laitières
Fialip : « Pas le moment de baisser les bras ! »
Les producteurs de lait du grand Massif central sont invités à participer aux assises laitières, le 25 juin, à Marmilhat, dans le Puy-de-Dôme.
Qu'est-ce qui a motivé la tenue d'assises laitières ?
Yannick Fialip* : Depuis l'automne dernier, nous sommes allés à la rencontre des producteurs laitiers de l'ensemble du Massif central. Nous avons discuté avec eux de comment ils envisageaient leur activité notamment après les quotas. De là est née une trame de réflexion, que l'on souhaite aujourd'hui faire partager.
Le contexte difficile de l'année 2009 a forcément impacté la réflexion. Dans quelle mesure ?
Y.F. : L'année a effectivement été morose pour les producteurs, mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras. D'ailleurs, sur le terrain, on sent une dynamique positive de la part des producteurs, puisque depuis ces six derniers mois, le Massif central est l'une des seules régions où le litrage a progressé de 5 %. Le maintien de la production laitière sur le Massif central ne se fera pas sans de profonds ajustements.
Lesquels ?
Y.F. : Pour nous, la contractualisation va de pair avec une organisation des producteurs qui soit à la fois collective et territoriale. L'idée est de rentrer dans un système de prix différencié, afin de garantir au producteur de nos régions, où les coûts de production sont plus élevés, un prix stable sur le volume actuellement produit. Les augmentations de volume seront quant à elles soumises à la variation des prix mondiaux. Au niveau national, la profession a validé cette hypothèse de prix à double entrée, et elle semble faire son chemin du côté des entreprises.
Des entreprises qui justement aujourd'hui bloquent sur la revalorisation des AOC, pourtant actée par l'accord officiel… Ce n’est pas de bon augure pour les futures négociations dans le cadre de la contractualisation…
Y.F. : C'est clair que sur le dossier des AOC, nous attendons des réponses rapides de la part des entreprises et des pouvoirs publics, censés faire respecter l'accord sur la revalorisation. Nos régions ne peuvent pas faire l'économie de démarches de différenciation du lait, bien au contraire. Nous disposons de deux vecteurs pour le faire, les AOC et la démarche « montagne ». Nous envisageons d'ailleurs de créer une marque « montagne » détenue par les producteurs, afin que cette identification soit enfin synonyme de plus-value.
Outre la différenciation, quelles sont les marges de manœuvre pour être plus performant ?
Y.F. : Il est indispensable de réfléchir à la structuration des exploitations laitières du Massif central. Quels volumes, quelles techniques, quels systèmes de production voulons-nous pour demain ? Autant de questions auxquels nous devrons répondre grâce à l'appui technique et au développement. L'enjeu est de rester performant dans une France laitière en évolution.
Les assises laitières « Vivre du lait dans le Massif central » débuteront à 10 heures. Renseignements auprès de la section laitière de votre département.
* Yannick Fialip est président de la section régionale laitière Massif central.
Elargir le champ de l’aide laitière
Dans le cadre de la PAC post 2013, la position des laitiers est claire. Ils souhaitent que l'aide laitière en zone de montagne s'applique à l'ensemble des litrages, et non pas simplement aux cent premiers 1 000 litres. « Cette aide doit permettre de créer une dynamique autour des produits différenciés ».