FDSEA : Il faut sortir de cette crise
La FDSEA et la section bovine ont réuni ensemble leurs conseils d’administrations respectifs, ce vendredi 29 janvier pour débattre et échanger sur les dossiers d’actualité, mais aussi pour définir des positions communes sur de nombreux dossiers.
À la salle polyvalente d’Ajain, le président Christian Arvis officiait sur deux conseils d’administration avec bien des sujets communs. À commencer par la situation du moment en relatant la crise du secteur de la viande bovine, mais qui touche tout autant, les autres secteurs de production.
En rappelant que les indicateurs de marché de la viande bovine restent à ce jour « normaux » avec un rythme des exportations équivalent aux précédentes semaines, un volume d’abattage de bovins de l’ordre de 60 000 t par semaine et une consommation stabilisée, la FDSEA constate une fois de plus « que les prix d’achat en ferme sont loin de correspondre à la réalité des indicateurs des marchés ».
Malgré les actions engagées par la FDSEA, « les exportateurs et la grande distribution ne jouent pas le jeu », dénonce Christian Arvis. Même les consignes du ministre de l’Agriculture et les demandes répétées de la Fédération Nationale Bovine ne suffisent pas à faire plier « les barons de l’industrie de la viande bovine ».
Pourtant, même dans l’esprit de la loi EGALim, « le compte n’y est pas » souligne le président, « les coûts de production ne sont toujours pas pris en compte dans l’achat de nos animaux ».
Pour tenter de trouver une solution à ce serpent de mer, le ministre de l’Agriculture a nommé l’ancien dirigeant de l’enseigne « Système U », Serge Papin, pour mettre de l’ordre dans le labyrinthe de la filière et rétablir de la transparence dans les marges réalisées par tous les acteurs.
Tout en rappelant que le revenu moyen chez les éleveurs en 2020 s’élève à peine à 10 500 € par an, couplé à la chute vertigineuse des installations, à peine 25 en Creuse, et une décapitalisation accrue du cheptel creusois, « des solutions urgentes doivent être trouvées pour pallier cette crise » clame Christian Arvis.
Mais au-delà des prix à la production, l’autre facteur bloquant de la crise, réside dans la vaccination contre la FCO. « Une vaccination commerciale » que dénonce le président, il faudra encore attendre un délai de 60 jours supplémentaires après la seconde injection, ce qui n’est pas sans poser de problème pour l’exportation des broutards.
Au terme d’un large tour d’horizon de l’actualité, de nombreux autres dossiers étaient également abordés. L’opération « paille » menée par Group’Achat 23, à hauteur de plus de 1 400 tonnes de paille commandées en Espagne, arrive quasiment à son terme.
Sur le foncier, une réunion avec les responsables de la Safer aura lieu avec les correspondants de la FDSEA en mars prochain. Quant au dossier « chasse », de nouveaux représentants cantonaux ont été désignés.
Au sujet des cours d’eau, après la réalisation par la DDT d’une plaquette d’information à destination des agriculteurs qu’avait demandée la FDSEA, celle-ci a été validée par les conseils d’administration avec quelques remarques à la marge et pour ce qui concerne les zones vulnérables, la FDSEA a dénoncée, une nouvelle fois, la nouvelle cartographie qui vise à élargir cette zone à 80 communes supplémentaires sur le département.
Avant de conclure ce conseil d’administration commun, la FDSEA a d’ores et déjà annoncé la tenue de son prochain congrès, si des conditions sanitaires le permettent, au cours de la première quinzaine du mois d’avril avec pour thème la réforme de la PAC et ses conséquences sur l’élevage bovin creusois.