États-Unis, Chine, Mercosur et réforme de l’OMC au centre des priorités de la présidence allemande
Dans un contexte où l’UE est à la fois confrontée à la concurrence déloyale chinoise et à la diplomatie tarifaire punitive menée par Washington, l’Allemagne qui a pris la présidence tournante du Conseil de l’UE pour le second semestre 2020, a décidé de mettre ces enjeux en haut de son programme en matière commerciale.
Face à la politique commerciale répressive de Washington, la présidence devrait fixer à l’ordre du jour de la réunion du conseil Affaires étrangères du 9 novembre, la mise en place d’une « boîte à outils de défense commerciale » qui viserait à préserver les intérêts de l’UE alors que la Commission européenne pourrait déjà avoir présenté les grandes lignes de son réexamen de la politique commerciale de l’UE attendu pour fin 2020. L’UE attend toujours, dans le cadre d’une procédure miroir, la décision arbitrale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui lui permettrait à son tour, d’imposer des droits de douane supplémentaires pour les subventions accordées à Boeing. Celle-ci est finalement prévue au mois de septembre, en raison de la pandémie de Covid-19. Cela fera un an que les États-Unis imposent ces droits de douane supplémentaires de 25 % sur certains produits agricoles (vins, fromages, huile d’olive et olives ou whisky) à hauteur de 4,3 milliards d’euros en lien avec l’affaire Airbus. Dans ce cadre, la présidence souhaite aussi faire le point sur les relations avec la Chine en approfondissant la question des conditions de concurrence équitables. Ce mécanisme de défense commerciale aura ainsi pour objectif de protéger les petites et moyennes entreprises européennes face aux pratiques commerciales déloyales menées par les entreprises d’État chinoises, celles-ci bénéficiant de subventions importantes.